Ce sont des notions parfois un peu compliqué. La question de léguer, de transmettre, à ses descendants son patrimoine est connue de tous. Usufruit, transmission, leg... RTL vous explique tout.
En France, le patrimoine médian des Français se situe à 188.000 euros. Cela signifie qu'il y a autant de citoyens français qui disposent d'un patrimoine supérieur à ce chiffre, que de Français qui disposent d'un patrimoine inférieur à ce même chiffre. Selon les chiffres de l'Insee datant de 2018, "le patrimoine net moyen des ménages, c’est-à-dire déduction faite de leurs emprunts privés ou professionnels, s’élève à 239 900 euros", indiquent les spécialistes de la statistiques. Et l'expert du Cercle des fiscalistes d'indiquer l'existence d'un "pic" à 400.000 euros pour les 50-60 ans.
D'abord, il est "préférable" d'organiser en amont la transmission de son patrimoine, comme le confirme Philippe Bruneau, président du Cercle des fiscalistes, au micro de RTL. "On a l'habitude de dire qu'il vaut mieux organiser les choses à froid, plutôt qu'à chaud", juge-t-il. En effet, plus la succession sera organisée avant votre décès, moins votre famille aura l'impression de subir cette étape parfois douloureuse.
Si vous commencez à vous intéresser à votre succession, quelques bons réflexes sont à avoir. D'abord, évitez de donner l'ensemble de votre patrimoine à vos enfants. "Il faut exclure de la donation la résidence principale. Même en démembrant le bien" et en gardant l'usufruit, juge Philippe Bruneau. En effet, il estime que l'on peut "à la fin de sa vie" toujours avoir besoin de vendre sa résidence principale : pour financer un Ehpad, un viager. "Pour cela, il faut avoir la pleine propriété", rappelle-t-il.
Deux autres raisons plaident en faveur d'une préparation en amont. "Cela permet d'avoir des discussions entre générations et d'aplanir les choses", pointe Philippe Bruneau. Par ailleurs, plus votre succession est couchée sur le papier tôt, moins elle coûtera cher. "Les avantages fiscaux disparaissent avec le temps", rappelle l'expert. Ainsi, il est intéressant de commencer à s'occuper de ses questions dès l'âge de 50 ans.
Par exemple, vous pouvez placer assez tôt votre patrimoine financier dans un support d'assurance-vie, "avant 70 ans". "Il sera totalement exonéré de droits de succession", dans la limite de 152.500 euros par personne désignée. Dès 70 ans, les sommes versées sur un plan d'assurance-vie bénéficient d'un abattement moindre, 30.500 euros sur l'ensemble du contrat.
D'autres avantages considérables existent en termes de donation. En effet, les donations peuvent être exonérées d'impôts dans la limite de 100.000 euros donnés tous les 15 ans. Mais attention, il ne faut pas le faire à n'importe quel moment, ni à n'importe qui. "Au-delà de 80 ans, c'est trop tard", estime le président du Cercle des fiscalistes. Par ailleurs, cet abattement de 100.000 euros n'est applicable que lors d'une donation parent-enfant et non grand-parent-enfant. "La décennie de la cinquantaine est un bon moment pour réfléchir à sa succession. L'idéal, c'est [d'y penser] avant 70 ans", résume Philippe Bruneau.