Faut-il réformer les droits de succession ? Et si oui, faut-il les augmenter ou bien les diminuer ? Cette question brûlante s'est invitée dans la campagne présidentielle de 2022. Les candidats sont très divisés sur le sujet. La droite et l'extrême droite penchent pour un allègement de la fiscalité. À gauche, au contraire, on propose des taxes sur les donations des plus riches.
Le Conseil d'analyse économique (CAE) prône lui une réforme en profondeur de la taxation de l'héritage. L'organisme de réflexion rattaché à Matignon propose un "héritage universel". Il s’agirait de donner à tout Français atteignant la majorité, un capital entre 10 et 40.000 euros versé par l'État. Une sorte d’héritage inconditionnel pour aider les jeunes à démarrer dans la vie.
La proposition du CAE s'appuie sur un constat : l'héritage a changé de nature. La part de la fortune héritée dans le patrimoine des Français est passée de 30% à 60% en 50 ans. Et avec l'allongement de la vie, l'âge moyen de l’héritier est passé de 30 à 57 ans. Aujourd'hui, l’héritage est devenu un complément de retraite.
Cette proposition serait financée par une augmentation très sensible
des droits de succession. Avec principalement, la suppression de certaines niches
fiscales (assurances vie, transmissions des entreprises, etc).
Cette proposition "d’héritage universel" a peu
de chances de voir le jour. Elle se heurte à la culture française dominante. Déjà, donner
un héritage à un jeune avant même qu’il ait commencer sa vie professionnel… Cela bouscule le sens commun. Et puis, même si la réforme se traduisait par
une baisse de droits réellement payés par la classe moyenne, la majorité des Français aurait le
sentiment que les droits de succession... augmentent.
Ce serait ressenti très
durement. Une telle réforme serait un
risque politique très important.
>> Hors-série Lenglet-Co, un podcast hebdomadaire présenté par François Lenglet, qui vous donne les clés pour tout comprendre des évolutions et des mutations économiques, en Europe et dans le monde. Le journaliste en profite aussi pour tordre le cou à de nombreuses idées reçues sur l'économie.
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