Covid-19 à Lille et Bordeaux : deux villes, deux tendances
ÉCLAIRAGE - Alors que l'épidémie de coronavirus continue de s'aggraver à Lille et dans le Nord, la situation s'améliore en Nouvelle-Aquitaine.

Le ministre de la Santé Olivier Véran a pris la parole ce jeudi 1er octobre au soir et n'a pas écarté la possibilité de durcir les contraintes pour lutter contre l'épidémie de coronavirus. RTL vous propose de faire un point complet à Lille et à Bordeaux avec nos correspondants.
Selon notre correspondant dans le Nord, les indicateurs sont très mauvais. Médecins et élus sont très inquiets. Le taux d'incidence est de 304 cas de Covid-19 pour 100.000 habitants dans la capitale nordiste, déjà en alerte renforcée et de 203 cas à l'échelle du département du Nord. Ces nouveaux patients ont été multipliés par cinq en un mois. Les moins de 30 ans sont particulièrement frappés. Près d'un jeune sur deux qui se fait tester à Lille serait positif. Le virus circule aussi rapidement chez les plus de 65 ans, avec deux fois plus de nouveaux cas en 15 jours. En revanche, dans les hôpitaux des Hauts-de-France, pas de saturation. Les lits de réanimation sont occupés au quart. C'est le seul seuil d'alerte maximale qui n'est pas encore atteint. Mais les établissements commencent à être sérieusement sous tension.
Cette métropole étudiante a accusé, il faut l'admettre, un certain relâchement pendant les vacances. À la rentrée, il y a eu beaucoup d'événements festifs. "On a raté la rentrée universitaire", reconnaît le docteur Patrick Goldstein, le chef des urgences au CHU, guère optimiste. Les messages de prévention peinent à passer chez certains. Autre explication, socialement plus fragile, certaines populations dans le département sont plus facilement atteintes par le virus, malgré des mesures assez drastiques. Pour l'instant, les cafés et restaurants ch'tis échappent à la fermeture complète en sursis, en espérant que la situation s'améliore d'ici dix jours.
Il faut se préparer à un marathon de plusieurs mois
Un médecin urgentiste à RTL
En région Nouvelle-Aquitaine, la situation est un peu moins alarmante que dans le Nord, note notre correspondant. Le taux d'incidence est parlant mais dans l'autre sens : de 210 cas à la sortie de l'été, il n'a cessé de décroître au fil des semaines du moins de septembre, pour s'établir à 102 cette semaine. Le nombre d'hospitalisations est stable, avec une vingtaine de malades en réanimation.
La préfète de Nouvelle-Aquitaine a souligné ce jeudi que les Bordelais avaient fait ce qu'il fallait faire. "C'est une prise de conscience générale", a confié un médecin généraliste à RTL. "Il faut se préparer à un marathon de plusieurs mois", prévient le directeur du CHU de Bordeaux.
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