C'est la déclaration de trop. Après cinq mois comme chroniqueur de l'émission "24H Pujadas" sur LCI, le philosophe et académicien Alain Finkielkraut a été écarté par la chaîne du groupe TF1, selon une information du magazine Télérama.
Le chroniqueur hebdomadaire a choqué la direction de TF1 en établissant une différence entre adolescents et enfants dans le cas des accusations de pédophilie mettant en cause le politologue Olivier Duhamel. Ce dernier est accusé d'inceste sur son beau-fils et par sa belle fille, Camille Kouchner, qui vient de publier un livre sur le sujet, La Familia grande (Seuil).
Le philosophe a notamment déclaré sur LCI : "La justice recherche le cas dans sa singularité [...] À quel âge ça a commencé ? Y a-t-il eu consentement ? [...] D'abord on parle d'un adolescent, ce n'est pas la même chose [qu'un enfant, ndlr]. Et même pour spécifier le crime, il faut savoir s'il y a eu consentement ou non [...] À chaque fois que vous recherchez la spécificité, on vous accuse de complicité de crime".
Le chroniqueur avait pourtant commencé la discussion avec David Pujadas en condamnant les faits de pédophilie dénoncés par Camille Kouchner dans son livre : "Il n’a pas seulement commis un acte répréhensible. Ce qu’il a fait est très grave, il est inexcusable". Mais ses propos se sont rapidement retournés contre la nouvelle "société victimaire" et "des tribunaux avec une surenchère dans la condamnation". Selon Télérama, la décision d'écarter Alain Finkielkraut a été prise mardi 12 janvier en début de matinée, le lendemain de la diffusion de la séquence.
Juste après la diffusion de l'échange entre Pujadas et Finkielkraut, plusieurs personnalités publiques ont réagi sur Twitter, à l'instar du député Aurélien Taché et du secrétaire d'État chargé de l'enfance, Adrien Taquet : "Dans quel monde vivez-vous Alain Finkielkraut ? Parlez-vous vraiment de consentement entre un adolescent et un membre de sa famille ? Vous entretenez l'omerta et le sentiment de culpabilité de l'enfant en suggérant qu'une forme de réciprocité est possible".
Un temps défendu par la secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, en 2018, l'article de loi sur la présomption de non-consentement sexuel pour les victimes de viol de moins de 15 ans a finalement été écarté du projet de loi sur les violences sexistes et sexuelles.
Contacté par la rédaction du Parisien, Alain Finkielkraut s'est dit victime d'un "délire collectif" et dénonce "une éviction injuste, une éviction d'une incroyable goujaterie. LCI me bâillonne. Je suis sous le choc. On ne vire pas les gens pour ça."
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