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Orthographe : pourquoi dit-on "j'ai descendu" et non "je suis descendu" ?

Dans les textes anciens et certaines chansons, l'utilisation des auxiliaires être et avoir peut surprendre. Muriel Gilbert nous éclaire sur cette particularité linguistique.

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Les verbes être et avoir, ces auxiliaires omniprésents dans notre langue, recèlent bien des mystères. On peut s'interroger sur l'emploi surprenant de l'auxiliaire avoir dans certaines expressions littéraires, comme chez Balzac. Voici quelques exemples : "Il a monté en grade" ou "J’aurais passé à côté", où l'on s'attendrait à l'auxiliaire être.

Cette curiosité linguistique ne s'arrête pas là et il existe d'autres usages qui peuvent piquer notre curiosité, comme le célèbre : "J’ai descendu dans mon jardin" dans la chanson "Gentil coquelicot". Pourquoi ne dit-on pas "Je suis descendu dans mon jardin" ? La réponse réside dans la présence ou l'absence d'un complément d'objet.

En effet, les verbes de mouvement comme monter, descendre ou passer, lorsqu'ils sont accompagnés d'un complément d'objet direct (COD), nécessitent l'auxiliaire avoir. Par exemple, "j’ai monté l’escalier" ou "le mafioso a descendu le parrain". En revanche, sans complément d'objet, ces verbes deviennent intransitifs et s'accompagnent généralement de l'auxiliaire être.

Dans les textes anciens, l'usage de l'auxiliaire avoir pour exprimer une action accomplie était courant, tandis que l'auxiliaire être soulignait le résultat de l'action. Cette distinction s'estompe dans la langue contemporaine, mais elle persiste dans certaines œuvres littéraires et chansons, conférant un charme désuet à ces expressions.

Ainsi, bien que ces formes soient en voie de disparition, elles ne sont pas incorrectes. Elles témoignent d'une richesse linguistique que l'on retrouve dans les écrits de Balzac et d'autres auteurs classiques.

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