Ce dimanche, je viens au secours d’un auditeur de RTL Matin Week-End, et plus exactement de son sommeil… Didier m’écrit qu’une remarque que j’ai faite dans mon Bonbon sur la langue du 23 décembre l’"empêche de dormir depuis ce moment-là…" (J’espère que Didier a dormi un tout petit peu entre-temps quand même).
La chronique portait sur la confusion entre l’orthographe de magasin et de magazine, S ou Z ; or, en fin de chronique, je disais : "Et voilà comment, au XVIIIe siècle, l’enfant prodigue magasin fait son retour dans l’Hexagone…"
Et là, Didier s’interroge : "Prodigue signifie qui dépense avec excès. L’enfant prodigue, c’est l’enfant qui revient au domicile paternel après avoir dépensé son bien. Bref, je ne sais pas si Muriel Gilbert a fauté ou pas ! Et ça me donne des cauchemars."
La bonne nouvelle, c’est que s’il cauchemarde, Didier doit bien dormir un peu… C’est rassurant. Allons-y, sauvons Didier : qu’est-ce que c’est que cette histoire d’enfant prodigue ? D’abord, vous avez raison, Didier, prodigue, c’est, selon mon Petit Larousse, une manière littéraire de dire "qui dépense sans mesure".
Il y a un deuxième sens, quand on est prodigue de quelque chose, alors c’est qu’on est généreux, "être prodigue de son temps" c’est le donner sans compter. Et effectivement, quand on parle d’enfant ou de fils prodigue, le sens originel, c’est là aussi "qui revient au domicile paternel après avoir dissipé son bien (par allusion, précise le Larousse, à la parabole de l’Enfant prodigue, dans la Bible)".
Cette histoire, c’est Jésus qui la raconte. Il s’agit d’un fils qui réclame à son père sa part d’héritage, qui s’en va le dilapider de par le monde, puis qui revient piteusement une fois ruiné demander à son père de le sauver. Celui-ci est si content de le revoir qu’il pardonne volontiers.
Quand on parle du retour de l’enfant ou prodigue, c’est à cette parabole que l’on fait allusion.
Mais, et là je viens répondre aux angoisses nocturnes de Didier, il existe une définition plus moderne, qui s’éloigne un peu de la parabole biblique, celle du Petit Robert par exemple, pour qui l’enfant prodigue, c’est simplement celui qui est "accueilli avec joie au foyer après une longue absence".
C’est ce que je voulais dire en parlant du retour du mot magasin dans la langue française sous la forme de magazine. Mais on confond aussi parfois "enfant prodigue" avec "enfant prodige", et d’ailleurs Didier se demandait si je n’avais pas moi-même confondu.
C’est vrai que, prodigue étant fort peu employé dans le langage courant, hop, on entend prodige, un mot plus usité. Mais un enfant prodige, c’est un petit Mozart, un enfant précoce ou même génial. Certes un enfant peut être à la fois prodige et prodigue, mais ce n’est pas la même chose. Bon, en tout cas, Didier va pouvoir dormir sur ses deux oreilles, je ne me suis pas trompée. Ouf.
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