Iran : quelle différence entre ayatollah et mollah ?

La différence entre un ayatollah et un mollah est hiérarchique. En résumé, tous les ayatollahs sont des mollahs, mais tous les mollahs ne sont pas des ayatollahs. Le mollah est un religieux érudit qui, pour le devenir, a passé entre sept et quinze ans dans une hawza, un séminaire chiite. 

Les mollahs exercent des fonctions variées, juges, enseignants, conseillers spirituels, gestionnaires de mosquées. Ils sont chargés d'interpréter les textes du Coran et de veiller à l'application de la loi islamique, la charia. Ils portent une cape et un turban noir s'ils sont descendants du prophète, on les appelle alors sayyid ou blanc si ce n'est pas le cas. 

Ils portent aussi la barbe, même si aucune règle religieuse ne les y oblige, c'est devenu un symbole en 1979 lors de la Révolution islamique. C'est un symbole du rejet des codes vestimentaires occidentaux qui avaient envahi l'Iran, du Chah, avec en tête la cravate que l'ayatollah Khomeini avait interdite. La barbe, c'était une sorte de cravate naturelle qui prenait la place de celle en soie. 

Les mollahs portent également des chemises akhundi, sans col, parce que pas de col, pas de cravate. Il y a 180.000 mollahs en Iran, certains sont devenus entre 50 et 100, il n'y a pas de chiffre officiel, des ayatollahs qui sont donc l'élite religieuse. La différence est dans le nom. Mollah, ça veut dire maître, et Ayatollah, signe de Dieu. 

Le grand ayatollah est une autorité supérieure

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L'Ayatollah est un titre honorifique que ses pairs décernent à un mollah qui a atteint le niveau mujtahid, c'est-à-dire une connaissance exceptionnelle dans la jurisprudence, la théologie, l'éthique et la philosophie islamique, ce qui peut prendre plusieurs décennies. L'ayatollah est reconnu capable de former des mollahs et d'émettre des avis juridiques indépendants, des fatwas. 

Encore au-dessus de lui, il y a le grand ayatollah, celui qui ayant acquis une grande notoriété et une notoriété morale incontestable, est comme une autorité supérieure. C'est le cas du guide suprême de l'Iran, Ali Khamenei. Et il y en a une poignée en Iran, on l'appelle un marja', ce qui signifie source d'imitation. Il est celui dont les fidèles suivent à la lettre les avis religieux et moraux dans leur vie quotidienne. 

Par exemple, si un fidèle se demande s'il peut utiliser un médicament qui contient de l'alcool ou s'il peut avoir recours à la PMA, il consulte d'abord l'avis de son marja' par courrier ou sur son site internet. Tous les marja' en ont aujourd'hui. Et ensuite, quel que soit cet avis, le fidèle s'y tient.