Indochine : pourquoi le groupe a-t-il choisi ce nom ?

À partir de ce mardi 16 juin 2025, le groupe Indochine entame une série de quatre concerts complets à Paris à l'Accor Arena. Point d'orgue de leur tournée, la plus longue de l'histoire pour des artistes français avec 97 concerts, qui se terminera en mars 2026 ; ces dates viennent ponctuer 40 ans de carrière et 13 millions d'albums vendus. 

Mais pourquoi, à l'origine, le groupe a-t-il choisi de s'appeler Indochine ? Le nom a été trouvé par Nicola Sirkis, le chanteur et leader du groupe, le 10 mai 1981, le jour de l’élection de François Mitterrand. Comme une coïncidence n'arrive jamais par hasard, Nicola Sirkis a trouvé le nom du groupe grâce à une grande amie du président : Marguerite Donnadieu, plus connue sous son nom d’écrivain, Marguerite Duras. 

Tout remonte à l'adolescence du leader d'Indochine. À 15 ans, le chanteur se passionne pour le livre Un barrage contre le Pacifique de l'autrice. Dans ce roman quasi autobiographique, Marguerite Duras raconte son adolescence à Saïgon, en Indochine. Le style de l'écrivaine le fascine. Pour lui, ses livres "sont comme une sieste, très longs mais on ne dort jamais. On somnole comme si on était dans la drogue sans avoir rien pris". Nicola Sirkis va alors tout lire d'elle. 

La maison de disques tente de changer le nom du groupe

Au moment de choisir le nom de son groupe, il le confesse : si Marguerite Duras était née en Océanie, son groupe se serait appelé comme ça. Lorsqu'il décide de choisir "Indochine", sa maison de disques tente de le dissuader de changer. Pour eux, Indochine est le nom d'une défaite française, d’une guerre perdue et ça sonne vieillot. Mais le chanteur s’accroche et obtient gain de cause, il aime l'aspect décadent.

Son amour pour Marguerite Duras ne s'arrêtera pas au nom du groupe puisqu'il a aussi donné naissance à des titres qui deviendront des tubes comme Trois nuits par semaine qui est inspirée du roman L'Amant, récompensé du prix Goncourt en 1984. 

Le chanteur a également écrit le titre, Tes yeux noirs en pensant au visage de Marguerite Duras, jeune avec ses cheveux courts. 44 ans plus tard, le musicien n'en démord pas. "Avec Duras, je suis comme un vieux prêtre dans son église. Sur ma table de chevet, j’ai mon missel, qui est un de ses livres. Et je lis une page tous les soirs si je peux. Je connais presque tout par cœur", avoue-t-il.