On le laisse entendre. L'Europe veut interdire la vente des voitures thermiques dès 2035, mais l'électrique pour tous les Français ce n'est pas pour demain. En effet, les lois de la physique s'y opposent. Avant de parler de ce qui ne pourront pas passer à l'électrique, parlons de ceux qui le peuvent.
Ce sont les conducteurs qui se servent de leurs véhicules pour des trajets domicile-travail de quelques dizaines de kilomètres. Ceux-là peuvent recharger leurs véhicules une fois par jour. C'est déjà une grande part des automobilistes. Ils devront néanmoins sortir le porte-monnaie. En moyenne, une voiture électrique coûte 50% plus cher qu'une voiture thermique.
Par contre, pour ceux qui font régulièrement des longs trajets, ça coince. En effet, la capacité des batteries actuelles est limitée. L'énergie électrique que peut embarquer une batterie se mesure en kilowatt-heure. Comme d'ailleurs, l'énergie stockée par les litres de diesel ou d'essence dans un réservoir.
Prenez une voiture diesel, son réservoir peut contenir 230 kWh. Une voiture essence, 160 kWh. En face, une voiture électrique de type Zoé, construite par Renault, ne peut contenir que 52 kWh. Les modèles développés par Tesla atteignent, eux, les 100 kWh. Et c'est une vraie limite des batteries au lithium, utilisées dans ces véhicules électriques. Pour augmenter de manière significative leur autonomie, il faudrait un saut technologique qu'on ne voit pas encore arriver. En 2040, les voitures électriques les plus chères devraient arriver à peine à l'autonomie des véhicules à essence.
La solution pourrait-elle être d'augmenter la taille des batteries ? Et bien non, parce qu'elles sont lourdes. Aujourd'hui, pour atteindre une autonomie de 750 km, il faudrait 750 kg de batteries. Sur toute l'énergie stockée, 50% servirait à déplacer le véhicule. Techniquement et économiquement, cela deviendrait absurde. Pour ceux qui font fréquemment des grands trajets, il faudra recharger pendant ceux-ci et ce, aussi rapidement qu'un plein d'essence. Mais ça, on n'y est pas encore.
Sur le papier, l'électrique est une solution séduisante. Sur tout son cycle de vie, 140.000 km environ, un véhicule électrique va émettre deux à trois fois de CO2. Mais on voit mal, au vu des techniques actuelles, comment l'imposer à tous les Français. Sous peine de limiter considérablement leurs mobilités.
Comme l'a expliqué Carlos Tavares, PDG de Stellantis, aux Échos, "pour décarboner rapidement à un coût soutenable pour les États et les utilisateurs, la meilleure solution c'est la voiture hybride légère". Elle est moins chère que l'électrique, on s'en sert comme d'une voiture électrique pour les trajets du quotidien. Et pour les grands trajets uniquement, on repasse en mode thermique.
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