En matière de traçage numérique du coronavirus, la France nage à contre-courant du reste de l'Europe. Contrairement aux services équivalents de dix-sept pays européens, qui se sont mis d'accord sur une solution technique qui permet leur intéropérabilité, l'application développée par le gouvernement français ne fonctionnera pas au-delà des frontières de l'Hexagone. C'était l'une des principales critiques formulées par les opposants à StopCovid lors de son développement.
La plupart des pays européens (Allemagne, Autriche, Espagne, Italie, Suissie, etc.) ont prévu d'adopter un modèle décentralisé basé sur le protocole développé par Apple et Google où les contacts entre les utilisateurs sont conservés dans la mémoire des téléphones et aucune information n'est envoyée sur un serveur central. Cette solution doit garantir que les applications mises au point par ces pays fonctionneront dans un autre lorsque les restrictions de circulation seront levées pour mieux suivre la circulation du virus lors de la saison touristique.
La France, comme la Hongrie et le Royaume-Uni, a rejeté la main tendue par Apple et Google pour développer une application "souveraine" qui repose sur une approche centralisée où les données collectées sont envoyées dans un serveur central qui gère l'identification des contacts et leur envoie une alerte si un utilisateur se déclare positif au Covid-19. Ce modèle est très difficile à concilier avec les applications décentralisées retenues dans les autres pays.
La Commission européenne se félicite que la majorité des États membres se soient mis d'accord sur des spécifications techniques et sur une décentralisation des données des téléphones. Mais elle déplore que la France se soit mise dans "une situation spécifique", qui soulève des problèmes d'intéropérabilité. Bruxelles va tout de même continuer de soutenir les travaux menés par les pays qui ont choisi une solution centralisée mais elle n'avance aucune date.
Mise à jour : La position française est encore plus isolée depuis que le Royaume-Uni a décidé à son tour d'abandonner la piste d'une application centralisée. Le va finalement opter pour l'interface de Google et Apple, a fait savoir un journaliste de la BBC ce jeudi.
Les pays ayant déjà mis au point une application décentralisée peuvent désormais les mettre à jour pour permettre l'échange d'informations de façon bilatérale. L'exécutif européen va également mettre au point une interface commune pour recevoir et transmettre des informations pertinentes fournies par les applications nationales afin qu'une personne soit alertée si elle a été exposée à un utilisateur contaminé relevant d'une autre application. Le service devrait être opérationnel durant l'été.
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