SpaceX : comment les États-Unis ont repris la main sur la conquête spatiale
SpaceX a fait son lancement cette nuit, en décollant en direction de l'ISS avec trois Américains et un Japonais. Avant celui-ci, les États-Unis devaient compter sur la Russie pour envoyer ses astronautes dans l’espace.

C'est une nuit importante qui vient de se dérouler pour la NASA : quatre astronautes sont partis en direction de la station spatiale internationale (ISS) à bord d’une fusée SpaceX.
Depuis 2011, quand les navettes Endeavour, Atlantis et Discovery ont été mises à la retraite sans que le programme de remplacement de la NASA soit prêt, les États-Unis devaient compter sur la Russie pour envoyer ses astronautes dans l’espace, il n’y avait plus de fusée américaine.
Cela a été vécu comme un embarras national : comment l’Amérique, qui pensait avoir dominé les Soviétiques dans la conquête de l’espace, pouvait-elle se retrouver à faire du stop pour monter dans des taxis russes dans le ciel ? Le président Obama a décidé qu’il serait moins cher et plus rapide de faire appel au privé, c’est-à-dire que des entreprises américaines seraient chargées de transporter les astronautes pour des programmes financés sur fonds publics.
L'ère du tourisme spatial
En 2014, la NASA a donc choisi deux programmes distincts, Boeing et SpaceX. Le Starliner de Boeing devrait être prêt d’ici un an, c’est donc Space X, fondé par Elon Musk, qui a été plus rapide. Le vol d’essai a eu lieu l’été dernier, et le premier vrai lancement pour une mission de la NASA a eu lieu tout à l’heure à Cape Canaveral.
Avec SpaceX, il s'agit de fusées recyclables. Quand le premier étage s’est détaché, il est revenu amerrir sur une embarcation en mer. À bord, quatre astronautes de la NASA, trois Américains et un Japonais. Deux autres vols sont prévus en 2021, dont un avec le français Thomas Pesquet. SpaceX va aussi s’occuper du ravitaillement, ce ne sera pas seulement le taxi, mais aussi le camion de l’espace.
Et c’est aussi ça l’aspect historique de ce lancement. Comme SpaceX est un sous traitant, il s'agit d'un vol commercial : on entre vraiment dans l’ère du tourisme spatial. Les plus fortunés pourront bientôt se payer une place dans cette navette. D’ailleurs, il est question que Tom Cruise participe à une mission spatiale. La NASA l'a bien compris : il faut que l’espace fasse à nouveau rêver pour s’assurer de bénéficier de financements fédéraux pour mener des projets plus ambitieux encore, telle qu'une mission permanente sur la Lune et une expédition vers Mars.
C'est un témoignage de la puissance de la science
Joe Biden - Président-élu des États-Unis
Et ce tir est également un sujet très politique. En effet, les deux messages envoyés par le président Trump et le président-élu Biden sont assez révélateurs. Si Donald Trump a écrit : "La NASA était un désastre complet quand nous avons pris la relève. Aujourd'hui c'est le centre spatial le plus couru du monde", Joe Biden a été plus sobre : "C'est un témoignage de la puissance de la science et de ce que nous pouvons accomplir en exploitant notre innovation, notre ingéniosité et notre détermination".
Il faut noter que Joe Biden n’a jamais repris à son compte l’objectif fixé par le président Trump à la NASA, de retourner sur la Lune avant 2024.
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