Un nouveau couac se dessine pour le gouvernement. Comme l'an passé lors du premier confinement, les plateformes dédiées à l'enseignement à distance ont connu un net retard à l'allumage ce mardi 6 avril, pour le premier jour de l'école à la maison décidée par le gouvernement pour freiner la progression du coronavirus à travers le territoire.
De nombreux "bugs" ont été signalés par des professeurs, parents et élèves depuis le début de la matinée sur les sites de l'ENT de plusieurs académies. Sous l'afflux des connexions, un système de quotas a par exemple été mis en place en Île-de-France pour permettre aux élèves de la région d'accéder à leur espace en ligne à tour de rôle.
Des perturbations ont aussi été constatées sur la plateforme du Centre national de l'enseignement à distance "Ma classe à la maison", qui regroupe les sites pédagogiques pour les écoles, collèges et lycées. Apparemment dépassées par le nombre de connexions, les pages d'accueil de certains sites du CNED tournaient dans le vide ou affichaient un message d'erreur, empêchant les élèves d'accéder à leur espace.
Interrogé en fin de matinée à ce sujet en marge d'une visite dans une école, Jean-Michel Blanquer a mis ces difficultés sur le compte de l'incendie survenu le 10 mars sur le site de l'entreprise informatique OVH, qui héberge plusieurs sites d'ENT. "Il y a quelques problèmes (...) qui dépendent d’un opérateur privé qui a eu un incendie à Strasbourg il y a quelques temps et qui n’a pas pu faire face à l’afflux de connexions ce matin”, a affirmé le ministre. Des accusations rejetées en bloc par l'hébergeur français par la voix de son PDG Michel Paulin dans l'après-midi.
Le ministre a aussi évoqué des cyberattaques "apparemment venues de l'étranger" qui auraient visé le site du CNED "Ma classe à la maison". Le CNED avait déjà fait l'objet d'une attaque informatique en avril 2020 visant à saturer ses serveurs de multiples connexions simultanées.
Dans un communiqué publié à la mi-journée, l'éducation nationale a fait état de services d'ENT fortement ralentis, voire inaccessibles dans certaines régions (Grand-Est, IDF, Hauts-de-France, Occitanie) ce matin. "Ces problèmes sont liés aux prestataires concernés dans ces Régions qui ont rencontré des difficultés techniques dus à la forte surcharge des infrastructures", indique le ministère.
Concernant le dispositif "Ma classe à la maison" du CNED, les lenteurs sont imputées à "plusieurs attaques de type DDoS simultanées sur les serveurs". Les autorités observent que 150.000 classes virtuelles étaient actives ce matin malgré ces difficultés. "Cette simultanéité exceptionnelle des sollicitations cumulée aux actes de malveillance actuels peut expliquer certaines difficultés d’accès", écrivent-elles, tablant sur une amélioration dans les prochaines heures.
Ces problèmes techniques ont provoqué la colère des enseignants et des parents d'élèves, nombreux à s'interroger sur les moyens mis en oeuvre depuis un an pour empêcher aux mêmes causes de produire les mêmes effets, à savoir des serveurs dans l'incapacité de montrer en charge face à un fort afflux de connexions.
"Combien d'élèves et de familles ont le sentiment de revivre la même impréparation, encore et encore ?", pouvait-on lire sur Twitter où de nombreux messages font état du même problème: "Et voilà, ça a planté à 9h02", "j'étais prête pour faire cours à distance mais ce n'était visiblement pas le cas de l'Education nationale", "Un an pour se préparer, mais rien n'a été fait", regrettent ça et là des enseignants.
Le dispositif avait déjà rencontré d'importantes difficultés techniques au premier jour du confinement le 16 mars 2020 avec des réseaux saturés et des espaces de travail inaccessibles. Plusieurs jours avaient été nécessaires avant d'observer un retour à la normale. Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer avait assuré depuis que tout était prêt pour faire face à un épisode du même type.
Comme l'an passé, des élèves et des enseignants ont été contraints de se tourner vers des plateformes tierces comme Discord ou WhatsApp pour organiser leurs classes virtuelles.
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