Les arnaques sont de plus en plus fréquentes et prennent diverses formes : mail, SMS, démarchage téléphonique. La plateforme cybermalveillance.gouv.fr qui propose une assistance aux victimes d’actes de cybermalveillance a reçu 280.000 demandes d'assistance l'an dernier et 3,8 millions de visites sur son site internet, soit autant que les quatre années précédentes réunies. Pour combattre ce fléau, la sensibilisation est essentielle. Or, en France, 1 Français sur 4 se sent encore insuffisamment informé, selon la plateforme Cybermalveillance. Un sentiment encore plus présent chez les 24-35 ans qui ont pourtant grandi avec internet.
Chaque année, au mois d'octobre, une campagne de sensibilisation est lancée au niveau européen pour informer le public, les entreprises et les collectivités du risque que représente cette menace. À cette occasion, RTL a réalisé, à l'aide de Jean-Jacques Latour, directeur expertise cybersécurité chez Cybermalveillance, un classement des arnaques les plus fréquentes.
Le hameçonnage ou "phishing" est une forme d'escroquerie où le fraudeur se fait passer pour une institution ou organisme en qui vous avez normalement confiance : banque, CAF, service d'impôt, autorités policières, pour essayer de vous soutirer des informations personnelles ou professionnelles.
Cette année, le phénomène le plus courant est celui de l'arnaque à la fausse amende, selon la plateforme Cybermalveillance. "Toutes les semaines, on repère plus d'une vingtaine de faux sites qui correspondent à chaque fois à des campagnes de SMS frauduleux", explique Jean-Jacques Latour. En cas de doute, ne cliquez jamais sur un lien et ne communiquez aucune donnée personnelle par SMS.
Parmi les arnaques qui sévissent, il existe des virus que l'on nomme "info-stealer" utilisés par les cybercriminels pour récupérer le mot de passe de votre boite-mail. Ils fouillent ensuite vos mails à la recherche d'informations qu'ils pourraient utiliser contre vous : liste de mots de passe, accès aux réseaux sociaux, avis d'imposition, copie de carte d'identité.
"Ces info-stealers sont très souvent présents dans des logiciels téléchargés illégaux, dans les téléchargements pirates et les triche d'extensions pour les jeux", précise Jean-Jacques Latour. Pour ne pas vous faire arnaquer, évitez le téléchargement illégal et ne cliquez jamais sur des liens qui vous sont envoyés par mail lorsque vous ne connaissez pas l'auteur.
Alors que vous êtes sur votre ordinateur, une fenêtre s'ouvre brusquement, pour vous indiquer un problème technique et vous prier de contacter un prétendu support technique. Méfiance, il doit s'agir d'une arnaque. Si vous appelez le numéro indiqué, un prétendu technicien cherchera à vous faire installer un logiciel lui permettant de manipuler à distance votre ordinateur. Il procèdera à un faux dépannage et vous demandera ensuite de régler une facture pour ce dépannage.
Ces derniers temps, les fraudeurs vont jusqu'à "chercher à prendre le contrôle du compte bancaire de la victime depuis l'ordinateur", prévient le directeur expertise cybersécurité. "Cela reste une menace très prégnante", ajoute-t-il. Certaines victimes ont ainsi perdu jusqu'à 30.000 euros.
Outre les "info-stealer" il existe d'autres formes de virus qui cherchent à perturber le fonctionnement normal de votre système informatique, qu'il s'agisse d'un ordinateur, d'un téléphone ou d'une tablette. Le virus peut s'introduire dans votre système simplement lorsque vous consultez un site malveillant ou lors de l'installation d'une application piratée.
L'objectif est de vous espionner, d'attaquer d'autres utilisateurs ou de vous demander une rançon. Pour vous en prémunir, utilisez un anti-virus et éviter les sites illicites.
Plusieurs témoignages d'arnaques au faux conseiller bancaire ont circulé dans les médias ces derniers mois. Dans ce type de situation, le fraudeur se présente comme un conseiller bancaire de votre banque et vous annonce qu'il y a des mouvements frauduleux sur votre compte. Il faut faire preuve de grande prudence, les fraudeurs vont jusqu'à vous appeler avec le numéro de votre banque ou de n'importe quelle agence locale.
Pour ne pas tomber dans le panneau, "ce qui est très important, c'est déjà de savoir qu'elles (ces arnaques, ndlr) existent", explique Jean-Jacques Latour. En cas de doute, raccrochez, vérifier les mouvements de vos comptes en banque et rappeler votre conseiller bancaire à son numéro habituel pour vérifier qu'il ne s'agit pas d'une arnaque.
Pour toutes ces arnaques, "il n'y a pas de profil de victime type", assure Jean-Jacques Latour. Chacun est susceptible un jour de se retrouver confronté à des actes de cybermalveillance. Si c'est le cas un jour, conservez les preuves, faites opposition toute suite et portez plainte. Pour être conseillé dans vos démarches, vous pouvez contacter la plateforme Info Escroqueries du ministère de l’Intérieur au 0 805 805 817 (appel et service gratuits).
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