Retour de la tuberculose. Au moins deux établissements scolaires de Roubaix, dans le Nord, sont touchés par cette maladie que certains croyaient pourtant disparue. Olivier Robino, médecin infectiologue à l'hôpital de Tourcoing chargé de suivre cette affaire était l'invité de RTL ce vendredi 13 janvier.
- Combien de cas d'abord ont été détectés ?
À l'heure actuelle, l'enquête est quasiment terminée, on en est à 8 cas de tuberculose au sein de ce lycée. Et un certain nombre de personnes qui ont été en contact, pour lesquels on organise un suivi pour s'assurer qu'ils ne développent pas la maladie. Le nombre de cas qu'on a trouvé est assez élevé, c'est pour ça qu'on réalise des enquêtes de ce type pour justement dépister les personnes pour éviter qu'il y ait de nouvelles contaminations. La première vague d'enquête est réalisée et on peut raisonnablement dire qu'il est très peu probable que de nouveaux cas apparaissent à l'avenir à partir de ce cas index.
- Qu'est-ce que la tuberculose et comment l'attrape-t-on ?
C'est une maladie contagieuse de manière aérienne, c'est-à-dire qu'il faut être en contact avec une personne qui est infectée et qui présente des lésions pulmonaires pour fabriquer suffisamment de bactérie pour pouvoir les transmettre. Ce ne sont pas tous les patients tuberculeux, c'est un certain nombre de personnes qui ont cette capacité à transmettre. Ça se transmet par voie aérienne uniquement et il faut être en contact régulier et prolongé avec les personnes qui ont été infectées qui sont contaminantes pour acquérir la maladie.
- Est-ce une maladie qui peut être grave ?
C'est une maladie qui peut être grave car si elle est dépistée trop tardivement, il peut y avoir des lésions importantes au niveau du poumon ou d'autres organes. Heureusement, grâce notamment au dépistage, on arrive à prévenir un certain nombre de cas et on a des antibiotiques qui sont extrêmement efficaces. Dans cette maladie, on arrive à guérir plus de 98% des cas avec nos molécules.
- La maladie touche-t-elle davantage les milieux sociaux défavorisés ?
Tout à fait, c'est une maladie qui est très liée à la précarité et qui est au final assez stigmatisante. C'est ça qui est compliqué et qui nécessite une certaine discrétion quand on réalise des enquêtes. Il est évident que quand on vit à plusieurs dans une petite surface, on a plus de risque d'acquérir la maladie, on est également probablement moins nourri, moins à même de se battre contre des maladies infectieuses et donc le risque est plus élevé de développer une maladie quand on est issu de milieu précaire ça, c'est certain.
- À quels symptômes faut-il être attentif ?
Ce sont des symptômes qui devraient alerter, qui sont très peu spécifiques. C'est une fièvre qui persiste souvent, une fièvre plutôt nocturne avec des sueurs. Ce sont des motifs de consultation assez fréquents auprès du médecin traitant qui arrivera à faire la part des choses. Ce qui est important c'est que si on a été en contact avec un cas, si ces symptômes apparaissent, il est évident qu'il faut voir un médecin le plus rapidement possible pour s'assurer que ce n'est pas justement une maladie qui évolue parce qu'il est toujours possible que malgré le dépistage certains cas se développent tout de même après.
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