TDAH : comment identifier un trouble de déficit de l'attention chez l'enfant ?
Le TDAH, ou trouble de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité, affecte 5% des enfants et adolescents scolarisés. De nombreuses idées reçues circulent à son sujet. Le point sur ce trouble encore mal connu.
Le trouble de déficit de l'attention est fréquent, touchant 5% des enfants, soit environ un enfant par classe. On parle aussi de TDAH, une abréviation pour Trouble de Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'hyperactivité n'est pas systématique. Le trouble se caractérise principalement par un déficit de l'attention : l'enfant a des difficultés à se concentrer sur une tâche ou à suivre une conversation. Il est facilement distrait et oublie souvent des choses. Il peut également avoir des difficultés d'organisation, comme faire son cartable ou préparer ses affaires.
L'hyperactivité n'est pas toujours présente. Cependant, lorsqu'elle se manifeste, c'est souvent ce qui pousse les parents à consulter. L'enfant est agité, ne tient pas en place, et en classe, il se lève sans autorisation. L'hyperactivité peut aussi être psychique : l'enfant a une envie importante de faire des choses, mais ne les termine pas.
Un autre signe du TDAH est l'impulsivité. L'enfant agit avant de penser, a des difficultés à attendre son tour, et tend à interrompre les conversations. Cette impulsivité peut l'amener à prendre des risques, comme traverser la route sans regarder, et à adopter des comportements à risque accru d'addiction.
Un trouble qui n'est pas le fruit d'une mauvaise éducation
De nombreux enfants sont turbulents, distraits et impulsifs. C'est courant. "En cas de TDAH, les symptômes sont constants et durables, avec un impact significatif sur la vie familiale, la scolarité et les relations sociales. Le diagnostic est clinique, basé sur un ensemble d'éléments après plusieurs évaluations", explique le Pr Olivier Bonnot, pédopsychiatre et coauteur du livre Et si c'était un TDAH ? (Ed. Marabout).
C'est un trouble du neurodéveloppement avec une composante héréditaire. "Les symptômes débutent pendant l'enfance et peuvent persister jusqu'à l'âge adulte. Ce n'est pas le résultat d'une mauvaise éducation parentale", précise-t-il. Ce n'est pas non plus un trouble récent lié aux écrans ou à la consommation excessive de sucre, comme on l'entend parfois.
Médicament et psychoéducation
À partir de 6 ans, il est possible de prescrire un médicament, le méthylphénidate, plus connu sous le nom de Ritaline. "C'est un psychostimulant très efficace qui améliore l'attention et la vigilance", souligne le pédopsychiatre. Environ un enfant sur cinq diagnostiqué avec un TDAH prend un médicament, mais ce n'est pas la majorité. La prise en charge peut reposer sur d'autres mesures, notamment la psychoéducation, qui est indispensable et parfois suffisante", précise-t-il. "Il s'agit d'expliquer à l'enfant ce qu'est son trouble et son mode de fonctionnement, mais aussi aux parents pour qu'ils adoptent les bonnes stratégies comportementales pour soutenir l'enfant".
Des programmes existent pour aider les parents. Par exemple, un enfant avec un TDAH n'est pas sensible aux punitions. Le réprimander ou le mettre en défaut à chaque comportement inadapté peut nuire à son estime de soi.
Que peuvent faire les parents pour aider leur enfant ?
Il est crucial que les parents comprennent que l'enfant ne fait pas exprès de ne pas suivre leurs consignes. Un enfant avec un TDAH est facilement détourné de son objectif initial. Par exemple, il veut prendre sa douche, mais se met à jouer avec des Lego en chemin. Les parents doivent apprendre à voir leur enfant sous un autre angle, reformuler leurs demandes, l'aider à s'organiser au quotidien, et surtout l'encourager dès qu'il adopte un comportement adapté. Le valoriser l'aidera.
Des aménagements scolaires peuvent également être proposés, comme le placer près d'un enfant calme, loin d'une fenêtre, pour limiter les sources de distraction.
