Dans une nouvelle étude réalisée au Pays de Galles, le vaccin contre le zona est associé à un risque plus faible de démence. En analysant les dossiers de santé de plus de 280.000 personnes âgées, les chercheurs ont constaté que les personnes qui avaient reçu ce vaccin avaient un risque réduit de 20% de développer une démence dans les sept années suivant l’injection par rapport aux personnes du même âge qui n’avaient pas été vaccinées.
L’étude n’a mis en évidence qu’une association entre ces deux faits. D’autres recherches seront nécessaires pour prouver qu’il y a bien un lien de cause à effet entre la vaccination contre le zona et la réduction du risque de démence. Cependant, ces résultats sont encourageants, d’autant que ce n’est pas la première fois qu’on établit un lien entre ce vaccin et moins de démence. De précédents travaux étaient déjà allés dans ce sens.
A-t-on quand même une idée des mécanismes qui pourraient être en jeu ? Une des hypothèses émises est que le vaccin contre le zona pourrait diminuer l’inflammation du système nerveux en empêchant la réactivation du virus et protéger le cerveau.
Une autre hypothèse est que les vaccins induisent des changements plus larges dans le système immunitaire, allant au-delà de la protection contre la maladie pour laquelle ils ont été conçus. Ces changements pourraient être bénéfiques contre les pathologies neurodégénératives.
Dans l’étude, la protection du vaccin a semblé plus importante chez les femmes que chez les hommes. Cette différence pourrait s’expliquer par une meilleure réponse immunitaire des femmes aux vaccins, mais aussi parce que le zona est plus fréquent chez les femmes.
Le zona est une infection virale de la même famille que la varicelle. Il est dû à la réactivation du virus de la varicelle qu’on a presque tous contractée pendant l’enfance. Il peut rester latent et inactif dans les ganglions nerveux pendant des années et resurgir chez les personnes âgées, dont le système immunitaire devient moins efficace, et chez les personnes dont les défenses immunitaires sont affaiblies. Il remonte alors par un nerf jusqu’à la peau et provoque une éruption douloureuse.
Un nouveau vaccin permet de s’en protéger plus efficacement qu’avec le précédent.
En France, la vaccination est recommandée pour les personnes de 65 ans et plus, ainsi que pour les personnes de 18 ans et plus ayant des défenses immunitaires affaiblies. Le nouveau vaccin appelé Shingrix est pris en charge à 65% par l’Assurance maladie.
Si vraiment, le vaccin contre le zona prévient ou retarde la démence, ce serait une découverte extrêmement importante. Bien sûr, cela n’éliminerait pas totalement le risque, mais 20% de moins, c’est déjà bien ! Si c’est confirmé, ce serait l’une des mesures préventives les plus efficaces contre les démences.
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