Artérite : pourquoi vos crampes au mollet peuvent être un symptôme à ne pas négliger
L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs, encore appelée artérite, est causée par le rétrécissement d’une ou plusieurs artères des jambes. Elle peut se manifester par des crampes au mollet, se déclenchant lors de la marche.
Une douleur dans la jambe ressemblant à une crampe musculaire peut être le signe d'une maladie des artères. Elle apparaît toujours à la même distance de marche, cela va de quelques dizaines de mètres à un kilomètre selon la sévérité de la maladie. Elle oblige à s’arrêter et disparaît au repos en une à trois minutes. Mais elle revient dès qu’on recommence à marcher. C’est pour cela qu’on parle de claudication intermittente. Ce signe très spécifique doit faire penser à une artériopathie oblitérante des membres inférieurs. On parle aussi parfois d’artérite.
La cause principale, c’est le dépôt de plaques d’athérome, constituées principalement de cholestérol, sur la paroi interne des artères. Imaginez du tartre dans un tuyau. Là, c'est pareil, le diamètre d’une artère va rétrécir à cause d’une plaque et cela va provoquer une diminution du flux sanguin, donc de l’apport de sang oxygéné et riche en nutriments. L’apport sanguin est suffisant au repos, mais à l’effort, il est insuffisant. Les muscles souffrent, car ils ne sont pas suffisamment oxygénés. D’où l’apparition de douleurs à la marche. Le plus souvent dans le mollet, parfois dans la cuisse ou dans la fesse, selon l’artère touchée.
"Dans un stade plus avancé de la maladie, on peut ressentir des douleurs même au repos, au niveau des orteils, surtout pendant la nuit, explique le Pr Eric Steinmetz, chirurgien vasculaire au CHU de Dijon et secrétaire général de la Société de chirurgie vasculaire et endovasculaire, car lorsqu’on est allongé, le sang a plus de mal à aller jusqu’aux pieds. Et dans les formes encore plus sévères, il peut y avoir des ulcères, difficiles à cicatriser."
Le tabac, facteur de risque majeur
La maladie est fréquente, mais elle est encore trop méconnue. Il faut dire qu’elle reste longtemps asymptomatique avant de se manifester. En France, on estime qu’elle touche environ un million de personnes. La maladie a une composante génétique, raison pour laquelle les personnes qui ont des antécédents familiaux sont plus à risque. Sinon, le fait de fumer est un facteur de risque majeur. Après, on retrouve les autres facteurs de risque cardiovasculaires : l’hypertension artérielle, le diabète, trop de cholestérol, le surpoids, et l’âge, plus de 50 ans chez les hommes, plus de 60 ans chez les femmes…
Comme le souligne le chirurgien vasculaire, "la maladie des artères des jambes est due à l’athérosclérose, qui peut aussi toucher les autres artères, notamment celles du cœur et celles du cou qui irriguent le cerveau. D’où l’importance de la prendre en charge et de consulter son médecin traitant si on ressent ces douleurs typiques aux jambes. Car le principal risque, c’est l’infarctus du myocarde et l’AVC."
En quoi consiste le traitement ?
Le traitement passe par une amélioration de son hygiène de vie : arrêt du tabac si on est fumeur, alimentation plus équilibrée. "On demande aux patients de marcher car cela améliore le réseau sanguin et donc la circulation du sang. Des médicaments, comme les statines contre le cholestérol et les anti-agrégants plaquettaires pour éviter la formation d’un caillot sanguin dans une artère, sont généralement prescrits, précise le spécialiste. La chirurgie, qui consiste à dilater l’artère obstruée avec la pose d’un stent, comme on le fait au niveau du cœur, est réservée aux cas urgents, lorsqu’une artère se bouche brutalement, et aux cas les plus sévères."
