Si l’Italie déconfinera son économie le 4 mai, la France et la Suisse ont choisi des voies différentes. La Suisse où une partie du déconfinement "a démarré dès ce matin du lundi 27 avril", explique le professeur Didier Pittet. L’épidémiologiste évoque un "déconfinement extrêmement progressif". Chez le voisin helvétique, "dès ce matin, les coiffeurs peuvent vous recevoir, ainsi que les masseurs et d’autres salons dans lesquels il est très facile de respecter les consignes".
Pour mettre en place le déconfinement, poursuit le médecin, également inventeur du gel hydroalcoolique, "il convient de suivre la courbe épidémiologique". "À partir du moment où cette courbe est stable vers le bas, il faut bien entendu se décider pour rouvrir".
La reprise, toutefois, doit se faire "absolument par étapes" car "l’élément essentiel du risque de transmission du virus est la densité de population qui se croise". Dès lors, "la distance sociale et le respect de celle-ci sont les éléments clés pour éviter la transmission du virus", explique Didier Pittet.
Les parents et les enseignants qui devront être prudents
Didier Pittet, épidémiologiste
Pour ce qui est d'un retour à l'école, l’épidémiologiste précise que les enfants "en dessous de 15 ans sont certainement porteurs du virus, mais ne s’infectent pas, ou très rarement, et ne sont pas responsables d’infections chez les adultes". Il n’y a donc "pas de risque pour les enseignants", poursuit le médecin, jugeant que "c’est plutôt les parents et les enseignants qui devront être prudents" au moment d’amener les enfants à l’école. Le professeur Pittet est donc "absolument" favorable à un retour des enfants à l’école à partir du 11 mai "si la courbe épidémiologique le permet".
En revanche, pour ce qui est des collèges et lycées, "il conviendra probablement de respecter la distance sociale, ainsi que le respect des consignes d’hygiène des mains", notamment. La désinfection et l’aération des locaux ne sont "pas primordiales", indique aussi Didier Pittet, même s’il reconnaît que c’est "certainement important", mais pas davantage "que pour un autre virus".
Il faut augmenter les cadences de transports publics
Didier Pittet, épidémiologiste
Le médecin revient aussi sur la volonté de plusieurs responsables politiques, et notamment Valérie Pécresse, de rendre obligatoire le port du masque dans les transports en commun. "Je dirai qu’il faut d’abord bien organiser les arrêts de bus, de tram ou de métro pour respecter la distance sociale. Il faut promouvoir l’hygiène des mains, probablement avec des solutions hydroalcooliques [individuelle]." Il faut également, ajoute l’épidémiologiste, "augmenter les cadences de transports publics de manière à diminuer la quantité de personnes qui s’y trouvent en même temps".
S’il ne commente pas la situation des tests en France, Didier Pittet juge que "pour réussir un déconfinement, il faut avoir des capacités de dépistage qui soient maximales". Si cela "ne veut pas dire qu’on doit tester toute la population", en revanche, "à chaque fois qu’on a des personnes qui présentent des symptômes, aussi minimes soient-ils, il faudra idéalement les tester". Ces personnes devraient ensuite être placées "en quarantaine" et une "enquête d’entourage" devrait être menée, estime le professeur Pittet.
Pour ce qui est du BCG, vaccin contre la tuberculose, l’épidémiologiste parle d’"espoirs qu’il convient de nourrir". Il faudra toutefois attendre la fin des essais cliniques, ajoute-t-il. "Nous n’aurons pas ces résultats avant de nombreux mois", tempère également le médecin.
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