Le cadmium est un métal lourd peu connu du grand public. On en parle beaucoup moins que le plomb ou le mercure. Et pourtant, nous sommes tous exposés au cadmium, car il est omniprésent dans notre environnement et dans notre alimentation. Nous sommes nombreux à en avoir trop dans notre corps. 47% des adultes et 18% des enfants dépassent les seuils définis par l’Anses, l’agence de sécurité sanitaire. Nous sommes plus contaminés que les autres Européens et que les Américains.
Le cadmium est présent naturellement dans les sols. Les activités industrielles et agricoles, notamment l’utilisation de certains d’engrais phosphatés, ont augmenté sa présence dans l’air, le sol et l’eau. Ce métal se retrouve dans la chaîne alimentaire et in fine dans nos assiettes.
Certaines plantes ont la capacité d’en accumuler plus. C’est le cas du riz et du blé dur que l’on retrouve dans le pain, les pâtes, les céréales du petit-déjeuner... Les légumes-racines, comme les pommes de terre, les carottes, les panais ont aussi tendance à en accumuler davantage.
Parmi les aliments qui contribuent le plus à notre contamination au cadmium, il y a le pain, les pommes de terre et les pâtes, lorsqu’ils sont sur-consommés. On retrouve aussi du cadmium dans les fruits de mer, les abats et le chocolat.
L’exposition à long terme au cadmium peut entraîner une fragilité osseuse, de l’ostéoporose et des fractures. Le cadmium s’accumule dans l’organisme au fil du temps. Donc plus on vieillit, plus on en a.
On le retrouve notamment dans le foie et les reins où il peut endommager les mécanismes de filtration. Il a un effet cancérigène, en fonction du degré d’exposition, sur tous les organes, en particulier le poumon, le sein, la prostate, le rein. Surtout, il est suspecté de jouer un rôle important dans l’augmentation de l’incidence du cancer du pancréas.
Il faudrait abaisser les teneurs en cadmium des engrais, comme le demande l’Anses, et comme l’ont déjà fait certains pays européens, mais la France traîne des pieds. Dans la situation actuelle, on peut recommander de diversifier son alimentation pour limiter sa consommation d’aliments riches en cadmium.
Et manger bio autant que possible, surtout les produits céréaliers et les pommes de terre. En moyenne, les produits bios, contiennent 48% de cadmium en moins que les produits issus de l'agriculture conventionnelle. Autre chose à savoir : si on est carencé en fer, on a tendance à absorber plus de cadmium.
"À l’inverse, la consommation de fibres diminue son absorption", m’a souligné le Dr Laurent Chevallier, nutritionniste. Il faut donc manger beaucoup de fibres. En dehors de l’alimentation, si on veut être moins exposé au cadmium, il faut arrêter de fumer. Il est présent dans la fumée de tabac et son inhalation augmente le risque de cancer du poumon. La cigarette est le premier facteur de contamination au cadmium.
Les consommateurs de cannabis sont également très exposés car le chanvre accumule des niveaux élevés de métaux lourds, notamment de cadmium, et aussi de résidus de pesticides.
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