À la tête du classement YouTube, polémiques avec d'autres célébrités... Qui est le streamer Anyme ?

À 22 ans, Anyme est l'un des créateurs de contenus les plus suivis de sa génération. Il cumule 2,3 millions d’abonnés sur Twitch où il s'est fait connaître pour son humour, sans détour. Mais ces derniers jours, son nom circule moins pour ses performances en direct que pour plusieurs polémiques l’ayant opposé à des personnalités influentes.

Le 16 décembre dernier, lors de l'émission Popcorn animée par Domingo, un échange avec l'influenceuse Léna Situations a cristallisé les tensions. En cause, sa vision de la liberté de ton sur les réseaux et de la responsabilité qu'implique une large audience. L'extrait dans lequel elle lui a lancé : "Il n'y a pas tout qui peut être mis sous la casquette 'je suis jeune', ou de dire ce que tu penses quand ça affecte d'autres personnes qui n'ont rien demandé" est devenu viral. 

Très vite, la séquence a déclenché une vague de haine à l'encontre de la Youtubeuse. Si Anyme a condamné le cyberharcèlement en publiant un message d’excuses et de clarification sur X, il a reconnu des maladresses et a affirmé prendre conscience d'une "responsabilité nouvelle".

Quelques jours plus tard, une nouvelle polémique a éclaté. Cette fois, elle a eu lieu durant un direct sur Twitch avec la chanteuse pop et R&B, Ronisia, propulsée par son titre Atterrissage, classé single d'or. Anyme a adressé à l'artiste le fait qu'elle avait une "tête inhabituelle". Des propos sur son apparence qui ont été qualifiés de "racistes" par de nombreux internautes qui y ont vu une manière de dire qu'elle était "belle pour une noire". 

Depuis, le streamer s'est défendu d'intentions discriminatoires, tout en présentant à nouveau ses excuses aux personnes qui auraient pu se sentir offensées. Ces affaires ont ravivé un débat récurrent autour de son humour, parfois qualifié de "limite". Mais qui est ce phénomène des réseaux ? 

De TikTok à Twitch, un parcours éclair

Avant d'être au cœur de l'actualité, Anyme, de son vrai nom Maxence Turlot, était un étudiant en licence de communication-marketing et employé chez McDonald's. Arrivé sur TikTok en 2023, il s'est d'abord fait connaître grâce à des vidéos humoristiques où il se filmait en train de cuisiner, puis par une parodie devenue virale du morceau Temps en temps des rappeurs Koba LaD et Zola. La vidéo, publiée en mars 2024, est devenu l'un des memes les plus partagés de l'année et a propulsé son visage dans les fils d'actualité. 

Le créateur de contenus aime imiter, charrier, et ce qui plaît particulièrement à sa communauté c'est son art de l'improvisation. En mai 2024, il a passé un cap en se lançant sur la plateforme Twitch. Rapidement, ses lives ont attiré plusieurs centaines puis des milliers de spectateurs. 

Il a également participé à des événements cultes en ligne comme le GP Explore organisé par l'influent Squeezie, mais aussi au GTA RP, au Crazy Town sur Minecraft, à la cérémonie des Flammes ou encore au festival des Ardentes en Belgique. Il s'est ainsi intégré à une nouvelle génération de streamers avec lesquels il s'est lié d'amitié, et s'est installé dans le paysage médiatique du web français.

Une ascension hors normes sur toutes les plateformes

Anyme cumule aujourd'hui 2,3 millions d'abonnés sur Twitch et près de 6 millions sur Instagram et TikTok. En 2025, il est arrivé en tête du classement YouTube des créateurs de contenus ayant gagné le plus d'abonnés en France. Et s'il a autant réussi à rassembler c'est d'abord par sa spontanéité. 

Introductions inédites à chaque stream, improvisation permanente, humour : le streamer revendique une approche sans filtre. "Je fais les mêmes blagues qu’avec mes potes", a-t-il martelé dans une interview accordée à CliqueTV le 6 juin dernier, expliquant ne pas toujours mesurer l'ampleur de ce qu'il exprime en ligne. 

Anyme a ainsi imposé une culture du rendez-vous et de l'imprévisible, transformant chacun de ses lives en événement à ne pas manquer. "À chaque fois je fais des vannes mais je me rends pas compte que le lendemain ça va prendre une ampleur. (...) Moi je ris de tout, sans trop me rendre compte il y a une audience derrière, jamais de fond de méchanceté, je n'envoie pas de pics, c'est juste des blagues d'un adolescent dans sa chambre."

S'il doit désormais payer des impôts, le streamer ne s'envisage pas vraiment comme un adulte. En témoigne les propos qu'il a livré sur CliqueTV. "Je ne suis pas hyper mature, rien ne me fait plus rire qu'un prout. C'est juste trop drôle, au lycée ça pouvait me tuer pendant toute l'heure de cours. Ça m'est resté et comme je pète beaucoup, j'en profite en live."

Dans son studio de 25 m², ancien logement étudiant devenu son lieu de travail, il consacre environ 30 heures par semaine à ses contenus. Il a, d'ailleurs, admis vivre sous une certaine pression liée aux performances des vidéos et à l'algorithme, tout en trouvant sur Twitch un rapport plus apaisé avec son public, grâce à l'échange direct. Peu adepte des placements de produits, Anyme a exprimé son rapport modéré à l'argent, fidèle à ses valeurs.

Une parenthèse musicale devenue succès inattendu

En parallèle du streaming, Anyme s'est aussi essayé à la musique sur FL Studio. Son titre Shamballa sorti en mars dernier, aux sonorités shatta, a rencontré un succès inattendu avec plus de 19 millions de streams sur Spotify.

Souhaitant éviter toute appropriation culturelle, il a invité l'artiste martiniquaise Shaydee's en collaboration, et a reversé les bénéfices du morceau à une association venant en aide à la Martinique et aux DROM-COM. Ce succès musical a confirmé sa personnalité spontanée puisqu'il a "fait écouter le son en live pour s'amuser" avant que cela devienne un projet concret, tout en renforçant sa visibilité auprès d'un public encore plus large.

Et cette large audience implique, selon les internautes, des responsabilités. Certains lui ont reproché ne pas prendre suffisamment conscience de l'influence que pouvaient avoir ses propos, notamment lorsqu'il fait de l'humour noir. Ce qui lui a valu une vague de critiques sur les réseaux sociaux. 

Une internaute a, par exemple, exprimé : "C'est un streamer blanc privilégié qui remet sur pied l'humour noir et la discrimination à l'encontre des minorités". D'autres l'ont défendu : "Le second degré, ce n'est pas qu'une température" ou encore "ce mec c'est vraiment la petite voix dans notre tête". 

Le streamer a récemment exprimé sans détour : "C'est mon humour et je vais continuer à faire des blagues racistes, parce que c'est des blagues, et je vais continuer les blagues sur les meufs, comme j'en fais aussi sur les mecs, c'est mon humour, j'ai toujours fait ça, et je pense que c'est grâce à ça que j'en suis là donc je ne vois pas pourquoi je changerais". 

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