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Pourquoi les réseaux sociaux ne sont pas adaptés aux moins de 18 ans

Une quarantaine d'États américains engagent des poursuites contre le groupe Meta qu'ils accusent de nuire à la santé mentale des jeunes. Le docteur Jimmy Mohamed explique en quoi ces plateformes sont néfastes pour le développement des enfants.

Les réseaux sociaux Facebook et Instagram, tous les deux appartenant au groupe Meta.
Crédit : Lionel BONAVENTURE / AFP
SANTÉ - Les réseaux sociaux ne sont pas adaptés aux moins de 18 ans
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Jimmy Mohamed
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Plus de 40 États américains ont porté plainte contre le groupe Meta pour avoir conçu des applications comme Instagram ou Facebook, pensées pour être aussi addictives que possible. C’est vrai qu’on est un peu tous addict à ces réseaux sociaux et vidéos qui s’y trouvent. Sauf qu’en période de vacances scolaires, certains enfants risquent de le devenir encore plus. 
 
C'est très simple. Lorsque vous tombez sur une vidéo, vous avez 2 possibilités. Soit la vidéo ne vous plait pas et vous passez immédiatement à la prochaine, soit elle vous plait et vous allez la regarder. Ces vidéos, qui sont généralement très courtes et font moins d’une minute, vont vous envoyer un petit shoot de dopamine. La dopamine, vous le savez, c’est le messager chimique de la récompense. 

Les jeunes sont encore plus sensibles à la dépendance

Jusque là on ne voit pas trop le mal. De la dopamine quand on regarde une vidéo c’est plutôt agréable. Mais la dopamine, c’est aussi la molécule de l’addiction. A chaque fois que vous en produisez, votre cerveau active un circuit qu’est celui de la récompense et celui de l’anticipation de la récompense. Avant même de manger une glace, un enfant est tout excité à l’idée de l’avoir. Il produit déjà de la dopamine. 


Le problème, c’est qu’à force de produire de la dopamine, votre cerveau s’y habitue et va en demander toujours plus pour arriver au même plaisir. C’est ce qu’on appelle la tolérance. On observe ce phénomène avec la consommation des drogues, dont la cigarettes. On commence avec une…puis deux…puis le paquet est très facilement atteint pour aboutir aux mêmes effets. On devient donc dépendant. C’est exactement ce qu’il se passe dans le cerveau avec ces réseaux.

Et il se trouve que les enfants y sont encore plus sensibles. Car nous avons un lobe au niveau du cerveau, à l’avant, qu’on appelle le lobe frontal. Il est responsable du contrôle rationnel. C’est lui qui vous dit qu’il faut être raisonnable et ne pas faire n’importe quoi. Ce lobe n’est pas mature chez l’enfant et ils vont perdre le contrôle très rapidement. C’est pour ça que ces réseaux, en réalité, ne sont pas du tout adaptés à mon sens avant l’âge de 18 ans minimum, car le cerveau n’est pas mature en réalité. 

Plus personne ne sait patienter

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Les réseaux sociaux peuvent engendrer d'autres troubles ou répercussions chez les enfants. D'abord, ils épuisent leur attention. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais plus personne ne sait patienter. On s’agace très rapidement, dès qu’on a une fraction de seconde d’attente quelque part, on dégaine son téléphone. 

Les enfants décrochent en classe très rapidement et même pour aller aux toilettes on va prendre son téléphone. Il faut donc réapprendre à ne rien faire. C’est extrêmement important de laisser son cerveau vagabonder pour laisser libre court à votre imagination. Et cette imagination est indispensable chez l’enfant 

Privilégier les jeux de société aux écrans

Malgré tout, il faut reconnaitre qu’en période de vacances scolaire, il est nécessaire de pouvoir occuper les enfants. À la place des écrans, on peut jouer aux bons vieux jeux de société. Le jeu fait partie de l’apprentissage de la vie et du développement normal de l’enfant. Grace aux jeux ils vont apprendre la patience, le respect des règles, le fait de perdre et de gérer la frustration. 

Sans oublier que certains jeux sont bons pour le cerveau des enfants. Les fameux légo développent l’habileté manuelle, la coordination ou la visualisation dans l’espace. Les jeux d’échec améliorent la mémoire mais développe aussi ce lobe frontal dont j’ai parlé tout à l’heure grâce à la stratégie à mettre en place et la pensée critique qui est nécessaire pour jouer. Et puis ne diabolisons pas les jeux vidéos. À titre personnel, je pense qu’il est préférable de passer 1h à jouer à Super Mario en famille qu’à être sur les réseaux sociaux.

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