Pourquoi les femmes doivent-elles particulièrement prendre soin de leur cœur ?
Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalités chez les femmes. À la veille du 8 mars, il est donc important de passer le message.
À la veille du 8 mars, la Journée internationale des droits des femmes, il est important de passer un message pour alerter sur leur santé cardiovasculaire. Car il y a encore des préjugés à combattre : ce n’est pas le cancer qui tue le plus les femmes, mais les maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité féminine. Les infarctus, les AVC, l’insuffisance cardiaque sont des maladies encore trop fréquentes chez les femmes. On a encore tendance à les sous-estimer et à penser que ce sont davantage des maladies masculines, notamment l’infarctus.
Il est fréquent d'entendre que les femmes étaient protégées par leurs hormones. Si les hormones féminines, les œstrogènes et la progestérone ont un effet protecteur, les femmes partagent avec les hommes des facteurs de risque cardiovasculaires, comme l’hypertension artérielle, le cholestérol, le tabagisme, le surpoids, le diabète.
Des facteurs de risque propres au femmes
Et ces facteurs fragilisent plus la femme. Par exemple, à tabagisme égal, une femme a plus de risque de faire un accident cardiovasculaire qu’un homme. L’hypertension artérielle, le cholestérol, et le diabète sont également plus délétères chez les femmes que chez les hommes. Sous-dépistés ou insuffisamment traités, ils sont associés à davantage de complications et de maladies cardiovasculaires. Les femmes sont aussi plus sensibles au stress et à la charge mentale. Ce n’est pas tout : elles ont, en plus, des facteurs de risque spécifiques.
Elles ont des facteurs de risque propres, liés à leur vie hormonale. L’hypertension artérielle qui survient pendant la grossesse et le diabète gestationnel exposent à un sur risque cardiovasculaire à moyen et long terme. Certaines maladies, comme le syndrome des ovaires polykystiques, mais aussi certainement l’endométriose, augmentent le risque cardiovasculaire. Tout comme la pilule contraceptive.
La ménopause s’accompagne souvent d’une prise de poids au niveau du ventre, d’anomalies du taux de lipides sanguins et de la glycémie, d’une tension trop haute, d’artères plus rigides… Tout cela augmente le risque cardiovasculaire. D’où l’importance d’une bonne prévention : adopter une alimentation méditerranéenne, limiter les produits trop transformés, le sel et l’alcool, bouger au moins 30 minutes par jour, arrêter de fumer, respecter son sommeil…
80% des femmes méconnaissent encore les signes d’un infarctus
Le premier conseil que l'on peut adresser aux femmes est de penser à elles-mêmes. D’après une enquête d'Axa prévoyance, 81% des femmes admettent mettre leur santé au second plan par rapport à celle de leur proche. Selon le Pr Claire Mounier Véhier, cardiologue au CHU de Lille et Co-fondatrice de la fondation Agir pour le Cœur des femmes, qui organise dans un bus des dépistages cardiovasculaires et gynécologiques à travers la France, "il faut encourager les femmes à prendre le temps de se faire suivre régulièrement. Le risque cardiovasculaire augmentant fortement après 50-55 ans, un check-up est recommandé à ce moment-là. Selon les cas, il peut comprendre un bilan sanguin, la mesure de la tension, des examens du cœur et des artères…".
Il est aussi important de connaître les symptômes d’alerte, alors que 80% des femmes méconnaissent encore les signes d’un infarctus. Une douleur intense dans la poitrine qui ne passe pas, qui serre et irradie jusqu’aux épaules et aux mâchoires, doit alerter, mais aussi des signes moins typiques, comme un étourdissement soudain avec une sensation de brûlures d’estomac, des nausées et des vomissements, un essoufflement anormal, une fatigue intense, notamment à l’effort, et des sueurs froides. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à appeler le 15 ou le 112 surtout quand on a des facteurs de risque. Encore trop de femmes minorent leurs symptômes et arrivent avec du retard aux urgences.
