La Bretagne connaît un taux de cancers de la peau trois fois supérieur à la moyenne nationale. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette singularité de la péninsule armoricaine, avec près d'un millier de mélanomes diagnostiqués chaque année et, chez la femme, "une surmortalité importante de 28% par rapport à la France métropolitaine", selon l'Assurance maladie.
En premier lieu, les habitants ont tendance à ne pas se protéger face à une météo parfois fraîche et nuageuse. "Or, malgré tout ce qu'on dit (sur le climat breton), la Bretagne a quand même une incidence UV importante", note le dermatologue Luc Sulimovic, président du Syndicat national des dermato-vénéréologues (SNDV).
Autre explication : le peuplement. "Parmi la population, on a beaucoup de phototype 1. Quand on a une peau, les yeux, une carnation, une couleur de cheveux claires, on est plus à risque génétiquement de développer un cancer", souligne Élodie Poullin, directrice de la CPAM des Côtes-d'Armor.
Enfin, dans une région où les côtes se comptent en milliers de kilomètres, les habitants ont tendance à être beaucoup en extérieur, sans compter une importante population d'agriculteurs et de pêcheurs "qui s'exposent continûment" sans avoir toujours le réflexe d'utiliser de la crème solaire, relève Nicole Cochelin, dermatologue à Montfort-sur-Meu, à l'ouest de Rennes.
Reste que l'accroissement des cancers de la peau est un phénomène mondial et durable, selon l'Organisation mondiale de la santé qui recensait en 2020, plus de 1,5 million de cas de cancers de la peau diagnostiqués et plus de 120.000 décès associés dans le monde.