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La phobie des araignées est courante.
Crédit : Yuri KADOBNOV / AFP
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Environ 10% de la population souffrirait de phobie. D’ailleurs, récemment, une drôle de phobie, la phobie des bananes, a été au coeur de l’actualité car la ministre suédoise de l'Égalité entre les femmes et les hommes en souffre.
Cela a fait là-bas l’objet d’un débat national car son entourage reçoit des consignes strictes pour que la ministre ne se trouve pas en présence de bananes lors de ses déplacements. Cela a déclenché aussi des moqueries. Et c'est vrai, cela peut prêter à sourire qu’on "sécurise" une zone, pour qu’il n’y ait aucune trace de banane avant le passage de la ministre. Mais ce n’est pas du caprice.
Une phobie - il faut le bien comprendre - c’est une peur ou une anxiété persistante, durant plus de 6 mois, liée à une situation ou à un objet spécifique. Leur simple évocation ou proximité peut déclencher une très forte crise d’angoisse.
Cela amène la personne à éviter activement l’objet ou la situation en question. Il faut donc distinguer une peur qu’on peut contrôler en prenant sur soi, d’une phobie qui entraîne une détresse importante et qui nuit au fonctionnement social ou professionnel.
On peut déclencher une phobie pour quasiment pour tout. On parle souvent de la phobie de l’avion, des araignées, des serpents, du vide… car elles sont courantes, mais on peut aussi déclencher une phobie pour une situation ou un objet inoffensifs, et avoir, par exemple, la phobie des fruits, du beurre, des boutons de vêtements, ou encore la phobie des canards ou des mots longs !
Son le Dr Jérôme Palazzolo, psychiatre, "c’est parce qu’on a associé quelque chose ou une situation à un danger. On ne se souvient pas forcément de l’origine de sa phobie, mais ce n’est pas grave car on n’a pas forcément besoin de remonter à la source de sa phobie pour la surmonter".
Ce qui donne de meilleurs résultats, ce sont les thérapies comportementales et cognitives. Elles consistent à amener la personne à se confronter de façon très progressive à la situation ou à l’objet qui déclenche sa phobie.
Au départ, m’a expliqué le psychiatre, on propose des techniques de respiration ou de relaxation pour permettre à la personne de mieux gérer son anxiété. Ensuite, on lui propose de lister une dizaine de situations en lien avec sa phobie et de les classer de la moins angoissante à la plus angoissante. Et on va l’amener à s’exposer en imagination à ces situations anxiogènes.
Quand elle aura réussi à s’y confronter, à être pour ainsi dire "désensibilisée", on peut passer aux situations en vie réelle. Ou bien en réalité virtuelle quand il s’agit, par exemple, de soigner une phobie de l’avion. Une dizaine de séances peuvent suffire à se débarrasser d’une phobie.
Pour les phobies les plus graves, il y a aussi des traitements de fond qui peuvent aider, comme les antidépresseurs. En revanche, le psychiatre déconseille fortement les anxiolytiques, des médicaments qui induisent des dépendances et qui ne résolvent pas le problème. »
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