Depuis plusieurs années, l’ONG internationale, Movember, se bat pour la santé masculine, aussi bien physique que mentale. Et pour sensibiliser le grand public, elle invite les hommes du monde entier à se laisser pousser la moustache…en novembre. Movember, rappelons-le, c’est justement la contraction de "Mo", "moustache" en argot australien et de "november" en anglais.
Les hommes ont un suivi médical moins rapproché que les femmes. Les femmes ont l’habitude d’aller régulièrement chez leur gynécologue, qui peut agir comme un médecin de premier recours. Dans l’ensemble, les hommes sont moins préoccupés par la prévention. Ils ne le deviennent qu’après avoir rencontré un problème de santé. Alors que doit-on surveiller de près quand on est un homme ?
On doit surveiller ses facteurs de risque cardio-vasculaire. Et c’est surtout après la quarantaine qu’on commence à faire chauffer sa carte Vitale. Il faut dire qu’avant 65 ans, les hommes sont trois fois plus susceptibles de succomber à une maladie cardiovasculaire que les femmes.
À partir de 40 ans, on surveille donc sa tension une fois par an. À partir de 45 ans, il est conseillé de faire une prise de sang pour doser le cholestérol, les triglycérides, et le sucre. S’il est normal, le bilan lipidique est à refaire tous les 5 ans, et la glycémie tous les 3 ans.
Les hommes n’osent pas toujours aborder des sujets intimes. Résultat, en cas de troubles de l’érection, c’est souvent l’omerta. Pourtant, en parler à son médecin est important, bien sûr, pour trouver une solution, mais aussi parce que les troubles de l’érection peuvent être le premier signe d’un mauvais état cardiovasculaire.
Concernant le dépistage des cancers, c’est à partir de 50 ans qu’il faut y penser. Les hommes sont concernés comme les femmes, par le dépistage du cancer colorectal. Si on n’a pas de symptômes, ni de facteurs de risque particuliers, il s’agit d’un test qui détecte la présence de sang dans les selles. Il est à demander à son médecin traitant et il faut renouveler l’opération tous les 2 ans.
Le dépistage du cancer de la prostate, lui, n’est pas systématiquement proposé. Il se fait au cas par cas, à discuter avec son médecin, en fonction de ses facteurs de risque : antécédents familiaux, origine africaine ou antillaise. Toucher rectal et dosage sanguin du PSA sont les 2 examens proposés. Concernant le cancer du poumon, on sait tous maintenant qu’arrêter de fumer est la meilleure des choses à faire.
Une chose dont on parle encore peu, c’est de la santé mentale des hommes, et pourtant, ils sont vulnérables. Peut-être par crainte de se montrer faibles, les hommes ont tendance à moins parler de leur mal-être, et à moins demander d’aide. Aujourd’hui, on est encore victime du fameux "sois fort" et cela peut contribuer à une mauvaise santé mentale. 3 suicides sur 4 sont masculins.
Face à un proche en difficulté, la fondation Movember propose une méthode pour parler avec lui, qui peut l’aider. D’abord, on lui demande comment il se sent, et on mentionne les changements qu’on a pu remarquer. Ensuite, on l’écoute sans porter de jugement. Puis, on l’encourage à agir, à se focaliser sur des choses simples qui pourraient l’aider à se sentir mieux. Enfin, on reprend régulièrement de ses nouvelles.
Ça peut paraître simple et évident. Mais, soyons honnêtes, on ne le fait pas toujours.