Mayotte : l'île touchée par une trentaine de cas de choléra
Sur l'île de Mayotte, les cas de choléra se multiplient depuis quelques jours. Près d'une trentaine ont déjà été recensés à cette heure.
Une situation inquiétante à Mayotte. Les cas de choléra se multiplient sur l'île, où déjà près d'une trentaine de cas se sont déjà déclarés. Pour rappel, le choléra est une forme de diarrhée aiguë qui peut tuer en quelques heures, et qui se transmet par de la nourriture ou de l'eau contaminée.
Vingt-neuf cas ont été recensés. Si les premiers malades avaient importé la maladie de l'extérieur, désormais la majorité des cas provient de Mayotte. Avec un bilan qui grossit de jour en jour, la situation réelle semble toutefois bien plus inquiétante, selon Estelle Youssouffa, députée LIOT de l'île. Elle explique notamment que l'Agence régionale de santé locale a lancé une campagne de tests massive.
"Là, on double le nombre de cas, on passe à 29", explique la députée. "Cela nous laisse penser qu'il y a beaucoup plus de cas de choléra que ce qui est officiellement recensé." Une situation préoccupante, alors que le nombre de malades a doublé en seulement quatre jours.
Ouverture "d'unités choléra"
Des "unités choléra" ont été ouvertes. Ce sont des lits, encadrés par un personnel spécialisé, où la précaution est renforcée afin d'éviter la transmission. Au total, 34 lits sont actuellement opérationnels à Mamoudzou, le seul hôpital de l'île, ainsi que dans un centre au nord.
Le dispositif peut être étendu jusqu'à 80 lits si la situation venait à empirer. 1.000 personnes ont été vaccinées ces derniers jours à Mayotte, 4.000 doses supplémentaires sont stockées et des renforts de la métropole doivent arriver dans les prochains jours.
"Il y a eu une montée en charge très rapide vendredi, avec l'arrivée d'une dizaine de patients au Centre Hospitalier de Mayotte (CHM)", indique le directeur du centre hospitalier de Mayotte Jean-Mathieu Defour, qui se montre plutôt rassurant. "Depuis ces arrivées, on a le même nombre de patients dans les unités cholérales. Donc c'est plutôt circonscrit !"
Les soignants rappellent que pour éviter toute contamination ou transmission, il faut bien se laver les mains avant chaque repas, boire de l'eau en bouteille ou faire bouillir l'eau qui pourrait être contaminée.
Une maladie venue des Comores
Les premiers cas de choléra sont arrivés des Comores, une île voisine où une épidémie fait rage depuis plusieurs mois. À cette heure, plus de 2.500 cas ont été recensés sur place et 61 personnes sont décédées depuis le début de l'année.
Des Comoriens sont arrivés sur le sol de Mayotte et ont transmis le choléra aux habitants, notamment dans une zone au nord de l'île, à Koungou, où les conditions de vie sont très difficiles. "Les cas sont concentrés à Koungou, une zone de bidonvilles, accolée à Kawéni, le plus grand bidonville d'Europe", explique Estelle Youssouffa. "C'est donc une zone complètement insalubre où il y a des problèmes d'eau courante. [...] Le choléra est une maladie de pauvreté et d'insalubrité, donc on est très inquiet !"
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