Mac Lesggy s'attarde ce dimanche matin sur les clémentines en répondant à cette question : pourquoi les clémentines qui sont revenues dans les magasins, n’ont-elles souvent pas de pépins ?
Les clémentines sont le fruit du clémentinier, un arbre fruitier bien particulier car issu du croisement de deux espèces différentes : le mandarinier et l’oranger à orange douce. Comme le croisement d’un âne et d’une jument qui donne une mule ou un mulet, c’est ce qu’on appelle des hybrides. Les hybrides issus de deux espèces différentes sont en général stériles, et c’est le cas du clémentinier : ses fleurs ne sont pas fécondables par le pollen d’autres clémentiniers, ce qui donnerait des pépins. Donc, dans un verger où il n’y a que des clémentiniers, leurs fleurs se transforment directement en fruits, en clémentines, sans qu’il y ait de pépins à l’intérieur.
Mais si les clémentiniers sont stériles, comment les reproduire ? Si vous voulez un mandarinier, un des deux parents du clémentinier, vous prenez un pépin de mandarine, vous mettez en terre vous arrosez et ça pousse tout seul ! Impossible évidemment pour le clémentinier. Pour le reproduire, on prend une branche de clémentinier, et on la greffe sur un porte-greffe, ou bien on en fait une bouture : les jardiniers connaissent cela, tous les clémentiniers sont des clones, c’est-à-dire des jumeaux génétiques du premier clémentinier.
Ces hybrides ont des qualités que n’ont pas leurs parents : ici la clémentine a une peau facile à peler ce qui n’est pas le cas de la mandarine, et elle n’a pas de pépins, avantage apprécié des consommateurs.
On cultive d’autres hybrides hormis les clémentines. L’agriculture moderne utilise des hybrides dans presque toutes les cultures, pas toujours issus du croisement de deux espèces différentes, comme la clémentine, mais issus du croisement de deux variétés différentes d’une même espèce : maïs, tournesol, colza, tomate... Il y a des milliers de variétés hybrides.
Les hybrides sont plus productifs et plus résistants aux maladies que les deux variétés initiales. D’où leur succès en Chine particulièrement, avec le riz hybride, apparu dans les années 70, qui a mis fin aux pénuries que connaissait régulièrement le pays.
Ces hybrides, issus de deux variétés d’une même espèce, bien que n’étant pas stériles, perdent leurs qualités à la deuxième génération, si l’agriculteur les ressème. Quand vous cultivez une variété hybride, vous devez acheter chaque année vos graines aux semenciers qui les obtiennent par fécondation croisée des deux variétés initiales. D’où les critiques de ceux qui disent que les agriculteurs dépendent maintenant trop des grands groupes semenciers.
Il y a un remède à ça, le premier, c’est de revenir à des variétés classiques, qui peuvent se ressemer année après année, mais elles sont moins productives. Le second, ce serait d’avoir des hybrides qui pourraient s’autoreproduire, sans fécondation et conserver ainsi leurs qualités. Ça c’est un peu le Graal de la génétique, et les chercheurs du CIRAD de Montpellier ont obtenu cette année, un premier riz hybride qui conserve ses qualités génération après génération, et c’est une véritable révolution pour l’agriculture qui s’annonce.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte