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Lipœdème : comprendre la "maladie des jambes poteaux" pour mieux la traiter
Aussi appelée maladie des "jambes poteaux", le lipœdème touche entre 5 et 11 % des femmes selon les estimations. Pourtant, il demeure largement méconnu et mal pris en charge. Voici comment le reconnaître et le traiter.
Une piscine municipale (illustration)
Crédit : Guillaume Frixon / RTL
Le lipœdème, souvent désigné comme la "maladie des jambes poteaux" ou "maladie des grosses jambes", affecte entre 5 et 11 % des femmes. Il se manifeste par une accumulation anormale de graisse, principalement au niveau des membres inférieurs, créant une disproportion notable entre le haut et le bas du corps.
Contrairement à l'obésité, le lipœdème est une pathologie distincte. Sa cause reste inconnue, bien qu'il soit souvent déclenché par des variations hormonales majeures, telles que la puberté ou la ménopause. Le tissu graisseux lié au lipœdème résiste aux régimes et à l'exercice physique.
Malheureusement, les femmes atteintes de lipœdème entendent souvent qu'elles devraient faire des efforts, manger moins et bouger plus, ce qui est culpabilisant et témoigne d'une méconnaissance de cette pathologie chronique.
Les douleurs du lipœdème
En plus de l'aspect esthétique, le lipœdème est douloureux. Reconnu comme une maladie par l'Organisation mondiale de la Santé, il n'est toujours pas pris en charge en France. Outre la gêne esthétique, le lipœdème provoque des douleurs dues à l'inflammation et à la rétention de la lymphe, entraînant une pression accrue dans les tissus.
Les femmes atteintes ressentent des lourdeurs, des sensations de brûlure, des difficultés à rester debout longtemps, et une hypersensibilité au toucher. Une fragilité capillaire les prédispose également à des ecchymoses faciles. Bien qu'il n'existe pas de remède, certains symptômes peuvent être soulagés.
Vêtements de compression, drainages lymphatiques...
Le diagnostic est un premier soulagement pour les patients, car il met des mots sur leur souffrance. Cependant, l'errance médicale est fréquente en raison de la méconnaissance de la pathologie par les médecins.
L'activité physique dans l'eau, comme la natation, l'aquagym ou l'aquabike, peut réduire les douleurs et l'inconfort. "Des bas ou collants de compression sur mesure et des drainages lymphatiques manuels réalisés par un kinésithérapeute peuvent apporter un soulagement", explique le Dr Nicolas Zwillinger, chirurgien plasticien spécialisé dans le lipœdème. Toutefois, ces traitements ont un coût et sont mal ou non pris en charge par l'Assurance maladie.
En dernier recours, une intervention chirurgicale peut être envisagée pour retirer l'excès de graisse. "Il s'agit d'effectuer une liposuccion spécifique en évitant toute lésion des vaisseaux lymphatiques", précise le chirurgien plasticien. Cette opération, bien que lourde et coûteuse, peut offrir des résultats durables et soulager les douleurs. Cependant, elle n'est pas remboursée par l'Assurance maladie, ce qui représente un coût élevé pour les patientes, de plusieurs milliers d'euros.
