La consommation de gaz hilarant est désormais interdite aux mineurs dans les rues de Paris. Le protoxyde d’azote, qui est devenu en quelques années une drogue très prisé des adolescents, n’est cependant pas la seule substance qui inquiète les autorités. Le ministre de la Santé François Braun a annoncé mercredi 3 mai son intention d’interdire la puff, ces cigarettes électroniques jetables aux goûts parfumées qui séduisent de nombreux mineurs. Sauf que les spécialistes et les associations de lutte contre le tabac s'alarment de cette mode, qui pourrait entraîner une addiction à la nicotine et créer les fumeurs de demain. RTL revient sur le principe et les dangers de ces deux drogues.
Le gaz hilarant est du protoxyde d’azote, utilisé en médecine pour ses propriétés anesthésiantes et analgésiques contre la douleur. Il est aussi utilisé par les industriels dans les siphons de crème chantilly. Les jeunes le consomme en l’inhalant sous forme de bonbonne ou de ballon de baudruche. C’est la drogue du fou rire, avec un effet planant garanti de 3 à 4 minutes, pendant lesquelles on n’est plus maître de son corps.
Si le gaz hilarant est inhalé directement à la sortie de la capsule, il y a le risque de se brûler les lèvres, le nez et même les cordes vocales. Les effets indésirables peuvent être nombreux, comme des vomissements, des crampes abdominales ou des vertiges, qui s’estompent au fil des minutes. Son usage à forte dose et répété peut poser problème et entraîner des pertes de mémoire, des hallucinations, des troubles du rythme cardiaque et des troubles neurologiques. On peut même en mourir en cas de surdosage.
Il y a 10 ans, l’usage du gaz hilarant était relativement confidentiel. Aujourd’hui, ce qu’on surnomme le "proto" est la troisième substance la plus consommée par les jeunes après le tabac et l’alcool. Ainsi, 26% des étudiants en auraient déjà pris au cours de leur vie, selon une étude. Si votre adolescent consomme ce gaz hilarant, il faut lui répéter de ne pas multiplier les prises. En cas de danger, un appel au 15 est également une solution, ou alors vers un organisme spécialisé comme "Drogues info service".
La puff, elle, est cette mini-cigarette électronique jetable à l’allure de bonbon, avec ses emballages aux couleurs vives et ses saveurs enfantines et fruitées, comme la pastèque ou le marshmallow. La puff existe sous une vingtaine de marques et son prix va de 8 à 12 euros pour 500 bouffées. Sa vente est interdite aux mineurs mais elle est très facilement accessible sur internet.
Les puffs inquiètent les associations de lutte contre le tabagisme car ces e-cigarettes contiennent jusqu’à 20 mg/ml de nicotine. Un taux suffisamment élevé pour créer une dépendance et qui fait dire à de nombreux spécialistes que ces cigarettes électroniques jetables peuvent constituer une porte d’entrée vers le tabagisme. Un rapport du Haut conseil de santé public a montré qu’une exposition précoce à la nicotine favor