Santé : le cannabis est-il vraiment dangereux ?

Si on compare le cannabis à d'autres substances comme le tabac, l'alcool ou encore la cocaïne, les études montrent que le cannabis est celui qui entraîne le moins de dépendance. Sur l'ensemble de la vie, le tabac présente le risque de dépendance le plus élevé, en raison de l'effet fortement addictif de la nicotine et de son accès facile.

Selon un sondage Toluna Harris réalisé pour l'Observatoire Santé pro BTP, une majorité de Français considère que le cannabis représente un danger pour les consommateurs. En réalité, une étude britannique a révélé que parmi toutes les drogues et substances, la plus dangereuse pour la santé et la société n'est pas le cannabis, mais l'alcool. L'alcool est la substance qui cause le plus de dommages, non seulement à l'individu, mais aussi à son entourage. Le cannabis, quant à lui, se classe en 8e position.

La consommation de cannabis est-elle réellement nuisible pour la santé ?

La réponse est oui, car le cannabis reste une drogue. Son effet le plus documenté et préoccupant est son impact sur le cerveau. Le cannabis réduit le nombre de connexions neuronales dans plusieurs régions du cerveau, notamment l'hippocampe, responsable de la mémoire et des apprentissages, ainsi que le cortex préfrontal, situé à l'avant du cerveau, qui joue un rôle crucial dans la maîtrise des impulsions.

Ces effets sont d'autant plus marqués chez les jeunes, dont le cerveau est encore en développement. Plus une personne commence à consommer du cannabis jeune, plus l'impact sur le cerveau est important. Une étude a même montré une diminution significative et durable du quotient intellectuel (QI) : une perte de 10 points de QI chez les fumeurs ayant débuté avant l'âge de 15 ans.

Qu'en est-il du cannabis à usage médical, toujours en phase d'expérimentation en France ?

Oui, jusqu'au 31 décembre 2024, il est possible de prescrire du cannabis à usage médical dans certains cas spécifiques : pour les personnes souffrant de douleurs neuropathiques sévères, pour certaines formes d'épilepsie résistantes aux traitements, en cas de cancer avec des symptômes non soulagés, dans les soins palliatifs ou encore pour des maladies neurologiques comme la sclérose en plaques, notamment en présence de spasticité. Selon les médecins spécialistes, les retours de cette expérimentation sont positifs, avec des patients qui rapportent un soulagement. Il est donc essentiel de ne pas confondre l'usage médical et l'usage récréatif du cannabis.