La xénotransplantation est-elle l’avenir de la médecine ?

En mars dernier, Richard Slayman, 62 ans, a été le premier patient au monde à être greffé d’un rein de porc génétiquement modifié. Il est malheureusement décédé ce week-end.  
 
Ce patient souffrait d’une insuffisance rénale terminale et avait déjà bénéficié d’une greffe de rein mais son état s’était dégradé et il avait dû reprendre les séances de dialyse. Jusqu’à présent, les seules greffes de rein de porc génétiquement modifié avaient été réalisées sur des personnes en état de mort cérébrale où le rein avait tenu près d’un mois. Richard Slayman était donc le premier patient à bénéficier de cette prouesse médicale.
 
On parle ici d’un rein de porc génétiquement modifié. Le rein de porc est celui qui présente le plus de point commun avec le rein humain tant sur son anatomie que sur sa physiologie. En revanche, si vous greffez un rein de porc à un humain, le système immunitaire va directement attaquer le rein en le considérant comme un agresseur. En clair, en quelques minutes seulement, le rein serait détruit. 

Faire face à la pénurie de dons d’organes

Tout cela était vrai jusqu’à l’avènement des biotechnologies. Le rein provient de porcs élevés par une entreprise spécialisée qui vont être génétiquement modifiés pour à la fois se débarrasser de tous les virus potentiellement présents chez l’animal pouvant contaminer l’homme mais aussi retirer certains gènes présents chez le porc et ajouter des gènes humains. Pas moins de 69 modifications génétiques ont été nécessaires pour que le rein de porc devienne compatible chez l’homme.
 
Peut-on imaginer demain de plus en plus de greffes réalisés grâce à l’animal ? Difficile à dire. En tout cas, ce n’est pas la première fois qu’un organe animal est greffé à un homme. On se souvient de cet homme de 58 ans qui avait reçu un cœur de cochon et qui avait survécu 6 semaines après malheureusement un rejet de l’organe. Ces greffes exceptionnelles seront peut-être plus fréquentes demain voir obligatoires pour faire face à la pénurie de don d’organe.

La greffe de rein à partir d’un donneur vivant donne de meilleurs résultats à long terme que la greffe de rein à partir d’un donneur décédé. Lorsque cette greffe est réalisée entre personne d’une même famille, la compatibilité est meilleure tout en permettant d’avoir des traitements anti rejet moins lourd. Je précise aussi que l’espérance de vie est inchangée pour le donneur. Nous pouvons très bien vivre avec un seul rein et 98% des donneurs de rein seraient prêts à refaire le geste. Pour plus d’information, n’hésitez pas à vous renseigner sur le site de l’agence de biomédecine.
 
Pour éviter d’en arriver là, on rappelle comment prendre soin de ces reins. Les reins n’aiment pas 2 choses : le sucre et la tension trop élevée. Le diabète et l’hypertension artérielle sont les 2 maladies qui abiment le plus les reins. Acheter un tensiomètre et faites contrôler au moins une fois par an votre taux de sucre.

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14/09/2025 à 02:04 - 03m31s