1. Accueil
  2. Actu
  3. Santé
  4. "J'ai dû porter plainte plusieurs fois" : la colère et l'impuissance des soignants face aux agressions

3 min de lecture

"J'ai dû porter plainte plusieurs fois" : la colère et l'impuissance des soignants face aux agressions

Face à l'augmentation alarmante des agressions envers les professionnels de santé, une mobilisation nationale est organisée pour dénoncer cette violence croissante. Infirmiers, médecins et pharmaciens se rassemblent, ce mercredi 12 mars, pour exiger des mesures concrètes et une justice plus ferme.

Un soignant dans un hôpital (illustration)

Crédit : FRED DUFOUR / AFP

RTL ÉVÉNEMENT - Hausse des agressions : le grand ras-le-bol des soignants

00:03:46

RTL ÉVÉNEMENT - Hausse des agressions : le grand ras-le-bol des soignants

00:03:45

Agathe Landais - édité par Eléonore Aparicio

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Une quinzaine d'organisations syndicales appellent les médecins, les infirmiers, les pharmaciens à baisser leur rideau ce mercredi 12 mars, partout en France aujourd'hui. pour dire stop à la violence. Ceux qui nous soignent sont de plus en plus souvent la cible d'agressions, agressions verbales, quasi quotidiennes et parfois même physiques extrêmement violentes.


C'est le cas de Virginie, infirmière libérale à Marseille. Lors de ses visites à domicile, elle se fait régulièrement agresser verbalement par ses patients. "Il y a eu un patient, je m'occupais de sa femme et il était très agressif. Jusqu'au jour où sa femme ne voulait pas prendre les médicaments, il s'est mis à 30 cm de mon visage et il a commencé à me hurler dessus parce qu'il estimait que je ne faisais pas mon travail correctement", raconte-t-elle. 

"Il a fallu quand même que là, je lui pose une main sur son torse pour le pousser et le mettre à distance. Et à ce moment-là, je lui ai dit 'Moi, je ne suis pas là pour me faire insulter, je suis là pour m'occuper de votre femme'. Oui, ce patient-là a pu me faire peur. Ça peut être de la simple petite remontrance à l'insulte 'Dégager ! Je ne veux plus vous voir'", dénonce-t-elle.

Des agressions physiques régulières

Parfois ces agressions sont aussi physiques. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé à une secrétaire médicale, dans le cabinet du docteur Fabien Sasso, à Martigues, dans les Bouches-du-Rhône. Elle avait simplement appelé une patiente pour décaler son rendez-vous.

À lire aussi

"La patiente a déboulé dans la maison de santé, s'est introduite dans le secrétariat, a commencé à pousser la secrétaire, a essayé de lui mettre des coups au niveau des côtes. S'en sont ensuivies des insultes et des menaces. Elle est en arrêt, elle est choquée. Mais comment garantir à notre pôle secrétariat aujourd'hui une sécurité optimale ? On nous parle de mettre dans la structure des agents de sécurité, mais notre rôle, il est de soigner, il n'est pas de se protéger d'éventuelles violences de la part de patients. Je pense que là, on arrive dans une situation où on marche sur la tête", considère le docteur Fabien Sasso.

La désertification médicale responsable ?

Pour ce médecin, cette hausse des agressions s'explique en partie par la désertification médicale. "On a énormément de patients aujourd'hui qui n'ont plus la chance d'avoir accès à un médecin traitant. Parfois, les disponibilités qui leur sont proposées sont trop lointaines. Donc du coup, de ce sentiment de frustration peut naître de la violence", assure-t-il. 

"Depuis à peu près un an, on s'aperçoit qu'au sein de la structure, on a une forme de violence qui ne cesse de s'accroître. avec une jeune médecin de notre équipe qui a été agressée déjà l'été dernier, avec nos secrétaires qui se font insulter quasiment chaque jour. Et c'est vrai qu'on sent qu'il y a une escalade. C'est un sentiment qui est déstabilisant en tant que soignant, étant donné que notre rôle est de servir la population et de servir nos patients", confie-t-il.

Une justice que les soignants veulent plus ferme

Chaque année, l'Ordre des médecins recense le nombre d'agressions dont ils sont victimes. En 2023, plus de 1.500 médecins avaient subi une violence physique ou verbale. Un chiffre qui a augmenté de 27% en seulement un an. Face à cette hausse, les soignants réclament une justice plus ferme, comme l'explique le docteur Saïd Ouichou, porte-parole du collectif qui coordonne ce mouvement national.

"Moi-même, j'ai dû porter plainte plusieurs fois et à chaque fois, c'est classé sans suite. Un monsieur qui m'avait menacé, qui m'a dit 'je vais te buter', je le croisais dans la rue, il me narguait parce que j'ai porté plainte et ça a été classé sans suite. Ce laxisme aussi de la justice ne dissuade pas les agresseurs pour le passage à l'acte. On réclame cette loi qui aggrave les sanctions sur les agresseurs de tous les professionnels de santé. Cette loi a été votée en mars 2024 à l'Assemblée nationale et on attend toujours qu'elle soit mise à l'ordre du jour au Sénat", déplore-t-il. 

Des manifestations de soignants sont prévues ce mercredi 12 mars devant les préfectures et à Paris, un rassemblement se tiendra devant le ministère de la Justice.

La rédaction vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info

En Direct

/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte