On savait que les femmes enceintes ne devaient pas consommer d'alcool ou de fruits de mer crus. Dans son dernier avis d'expertise, l'Agence nationale de sécurité sanitaire souligne les effets bénéfiques pour la santé de la mère et de l'enfant de certains aliments, pendant la grossesse et l'allaitement.
Ces aliments sont les légumes et légumineuses, les produits laitiers, la viande rouge, les poissons gras ou encore le jaune d’œuf. "Une collation de type fruit et produit laitier tel que yaourt ou fromage blanc, donnée à titre d'exemple, peut contribuer à améliorer la couverture des besoins au cours de la grossesse".
Ces divers aliments permettent de couvrir les besoins nutritionnels plus élevés spécifiques aux femmes enceintes et allaitantes. Des études montrent, selon l'Anses, des carences en fer, iode et vitamine B9 chez les mamans et futures mamans, et des carences en vitamines A et C chez les femmes allaitantes.
L'ANSES recommande aussi d'éviter certaines substances. Elle pointe notamment du doigt les phyto-estrogènes, présents notamment dans le soja et ses produits dérivés. Selon l'agence, ils baissent l'absorption de l'iode indispensable pour le développement de la thyroïde du fœtus et son développement neurologique. L'UCF-Que Choisir avait aussi alerté en juin dernier sur leur potentiel de perturbateur endocrinien.
Les phytostérols et phytostanols sont aussi à bannir. Ils sont notamment présents dans certaines margarines enrichies avec ces molécules. Le beurre, lui, est conseillé comme source de vitamine A pour les femmes allaitantes.
Autre molécule, la caféine est à éviter, car elle est transmise au fœtus par le sang, et au bébé par le lait. Elle pourrait avoir des effets négatifs sur leur croissance.
Les poissons sont sources de risques de contamination chimique. L’Agence recommande de varier les espèces de poisson, les origines et les modes d’approvisionnement (sauvage, élevage, lieux de pêche, etc.). La consommation des poissons d’eau douce fortement bioaccumulateurs (anguille, barbeau, brème, carpe et silure) doit être limitée à une fois tous les deux mois pour les femmes enceintes ou allaitantes.
La consommation de poissons prédateurs sauvages (lotte-baudroie, loup-bar, bonite, anguille, empereur, grenadier, flétan, brochet, dorade, raie, sabre, thon…) doit être limitée et celle d’espadon, marlin, siki, requin et lamproie évitée pour les femmes enceintes ou allaitantes.
Concernant les risques d'infection, un certain nombre d'aliments sont à éviter :
- les viandes, les poissons, les œufs, les coquillages et le lait crus
- les produits de charcuterie cuite nécessitant une conservation au froid (ex : rillettes, pâtés,
produits en gelée), et ceux à base de foie cru de porc (ex : figatelle, saucisse de foie)
- les fromages au lait cru, à l’exception des fromages à pâte pressée cuite (comme le gruyère ou le comté), ceux à pâte molle à croûte fleurie (type camembert, brie) et à croûte lavée (type
munster, pont l’évêque) et ceux vendus râpés
- les poissons fumés et les crustacés décortiqués vendus cuits et nécessitant une conservation au froid.
"Certaines déficiences en micronutriments peuvent entraîner des risques d’anomalies congénitales du fœtus ou des complications obstétricales", précise l'agence. Une étude confirme, par exemple, les bénéfices des acides gras polyinsaturés à chaîne longue oméga-3 apportés par les poissons gras pour réduire le risque d’accouchement prématuré et d’insuffisance pondérale à la naissance", souligne l'Anses.
Des recommandations qui s'étendent au-delà du public directement ciblé. "L'équilibre alimentaire des femmes en âge de procréer, avant même d’être enceintes, permet d’assurer dès la conception un statut nutritionnel favorable, en particulier pour la vitamine B9 et compatible avec les besoins du fœtus et de la mère."
Après l'allaitement, l'Anses recommande aux parents de diversifier l'alimentation des bébés à partir de 4 mois.
Il ne faut pas hésiter à insister. Tout nouvel aliment doit être proposé au moins 8 fois à l'enfant.
L'allaitement maternel semble favoriser la diversification puisque les flaveurs du lait de la mère varient selon ce qu'elle mange. Après deux ans, la diversification devient plus difficile. L'enfant accepte moins de nouveaux aliments, et en rejette d'autres.
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