Écrans : comment repérer un sénior addict et comment l'en éloigner ?
Les Français passent de plus en plus de temps derrière leur écrans. Le docteur Jimmy Mohamed explique que les seniors ne sont pas épargnés par ce phénomène.
On a tous dans notre entourage une maman, un papa, une belle maman, un papi ou une mamie totalement accro à son téléphone, qui passe son temps à jouer à certains jeux, à consulter des vidéos sur TIkTok, des posts sur Facebook ou à nous envoyer des vidéos YouTube en rafales sur WhatsApp.
Les séniors, comme les ados, peuvent aussi être totalement accro à leur smartphone. C’est un phénomène qui prend de l’ampleur et certains séniors adoptent les mêmes comportements que nos ados en s’enfermant dans leur chambre pour jouer, non pas à FIFA ou Fortnite, mais à Candy Crush Saga. On en voit aussi consulter leur téléphone à table ou même délaisser leur entourage proche avec, très souvent, le conjoint qui se plaint de cette situation.
Avec les mêmes conséquences pour la santé mentale, on l’imagine, que pour les plus jeunes. Cette addiction aux écrans est souvent le reflet d’un isolement. Une personne âgée peut trouver du réconfort avec une forme de plaisir immédiat en jouant ou en regardant des vidéos plaisantes grâce à la dopamine qui va être produite. Il va se passer exactement la même chose qu’avec des plus jeunes, c’est-à-dire une dépendance avec un besoin d’avoir en permanence ce shoot de dopamine qui va les rendre totalement addict et faire qu’ils vont passer de plus en plus de temps dessus pour avoir le même plaisir.
Cette addiction a aussi des conséquences physiques. Ce temps croissant passé derrière les écrans, c’est du temps en moins en mouvement. Cette addiction aux écrans va renforcer la sédentarité. Les seniors vont moins bouger, perdre du muscle, stocker des graisses là où il ne faut pas, enraidir leurs articulations et affaiblir tout simplement leur cœur.
Comment repère-t-on un sénior addict aux écrans
Les signes sont les mêmes que pour les jeunes adultes ou les ados. Il y a tout d’abord une perte de contrôle en ne pouvant plus se passer de son téléphone, au point que celui-ci prenne le pas sur d’autres centres d’intérêts et activités quotidiennes. Et puis, il y a ce qu’on appelle le craving, avec l’envie irrépressible d’utiliser son téléphone notamment dans des situations inadaptées, et ce, malgré des conséquences négatives comme des disputes avec les proches. Enfin, si on se cache, si on ment pour utiliser son smartphone, c’est qu’il y a aussi un problème.
Que faire pour remédier au problème sans leur confisquer le téléphone comme pour un enfant ? On peut leur proposer des choses simples qui sont valables chez tout le monde : couper les notifications intempestives et se limiter au strict minimum, imposer certaines règles communes à tous, comme interdire le téléphone lors du repas et puis ne pas hésiter à débriefer les vidéos qu'ils peuvent voir. Sans les infantiliser, il faut les sensibiliser à la désinformation et aux fake news car les seniors peuvent avoir tendance à croire tout ce qu'ils voient sur les réseaux. Un exemple tout simple : quand on mélange la moitié d’une banane avec la moitié d’un kiwi, on n’obtient pas un nouveau fruit…on obtient au mieux une salade de fruit.
