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Dysmorphophobie : que faire quand on est obsédé par son physique ?
La dysmorphophobie est un trouble assez fréquent, mais encore mal connu, qui se caractérise par une obsession de son apparence. Voici comment la reconnaître et la surmonter.
Avec les réseaux sociaux, l'apprence a pris de plus en plus d'importance.
Crédit : Prisma AI
Beaucoup de personnes sont insatisfaites de leur corps, mais cela ne les empêche pas de mener une vie normale. La dysmorphophobie, c’est un complexe puissance 1000 qui pourrit la vie. On estime que ce trouble concerne 2 % de la population, mais en réalité, beaucoup plus de personnes sont certainement touchées.
Déjà parce que l’apparence physique occupe une place de plus en plus importante, notamment avec les réseaux sociaux. De plus en plus de jeunes chercheraient à changer leur visage pour qu’il ressemble à leur selfie retouché avec un filtre.
Comment se manifeste ce trouble ?
C’est lorsqu’un défaut, même mineur, vous paraît disproportionné. Vous ne voyez que votre nez, que l’asymétrie de votre visage, que cette cicatrice sur votre jambe… Cela peut toucher toutes les parties du corps. "Quand on en souffre, on est obnubilé par une imperfection qu’on repère et qu’on perçoit de façon exagérée, souligne Caline Majdalani, psychologue et auteure de Traiter la dysmorphophobie. L’obsession de l’apparence (ed. Dunod). Ce défaut obsède au point de provoquer de la honte, de la détresse, et du dégoût."
On parle même de trouble obsessionnel de l’apparence. Et comme un TOC, cela entraîne des compulsions. Par exemple, les personnes vont penser à leur imperfection dès le réveil, passer des heures à scruter leur défaut ou à l’inverse tout faire pour le camoufler. Elles peuvent abuser de médecine ou de chirurgie esthétique. Parce que ça ne va jamais aller, car le problème ne vient pas tant du défaut que du regard que ces personnes portent sur elles-mêmes.
La dysmorphophobie n’est pas un trouble à prendre à la légère, car elle déprime. Les personnes ont tendance à se replier sur elles-mêmes. Elles peuvent notamment s’empêcher de vivre des relations amoureuses de peur qu’on voit leurs défauts physiques, qu’on les critique ou les quitte.
Que faire pour avoir une relation plus apaisée avec son apparence ?
Les personnes qui souffrent de dysmorphophobie ont une perception de leur corps différente. C’est comme si elles regardaient leur corps avec une loupe. Elles zooment sur leur défaut et le voient de façon majorée. "Par conséquent, on peut leur conseiller de dézoomer, d’éviter de se regarder à travers un écran, dit la psychologue. Le miroir, c’est mieux pour se voir de façon globale. Et surtout, il faut se dire que ce n’est pas normal de souffrir autant pour son physique et que cela peut être le reflet de quelque chose qui ne va pas en général. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à aller voir un psy pour en parler."
Il faut communiquer, ne pas nier le défaut, cela ne sert à rien, car la personne qui souffre de dysmorphophobie est persuadée d’avoir une imperfection majeure. En revanche, on peut lui dire qu’on ne la voit pas de la même façon qu’elle. Et s’abstenir de juger, apporter du soutien, surtout inciter à consulter, non pas un dermato ou un médecin esthétique, mais un psychologue. En général, les traitements esthétiques n’aident pas à aller mieux. Mais on peut s’en sortir par un suivi psychologique qui aidera à venir à bout de ces obsessions sur les imperfections du corps.
