Qui sera le plus altruiste ? Ce week-end , les pays du G7 se sont engagés à fournir un milliard de doses de vaccins aux pays les plus pauvres. Un geste important qui pose une question : comment se répartir les stocks ? Les Etats-Unis ont promis de réserver 200 millions de doses pour Covax, le système de solidarité vise à doter en vaccin les 92 pays aux plus faibles revenus…
Les Britanniques, de leur côté, ont annoncé cinq millions de doses avant fin septembre, et 25 millions de plus d'ici la fin 2021. Idem pour l'Allemagne et un peu moins pour l'Espagne, qui promet 22 millions de doses.
La France, elle, est largement prête à s’aligner : au départ, 30 millions de doses étaient prévues et dimanche, Emmanuel Macron en a promis 60 millions…presque une dose par habitant ! La Chine a préféré faire cavalier seul : Pékin aurait promis 500 millions de doses à 45 pays. Un chiffre que pourrait atteindre d’ici la fin de l’année les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Un vrai match.
L’accusation la plus récurrente à l’égard de cette générosité est le sort des doses AstraZeneca. Est-il est vrai que le vaccin mal aimé ne fait vraiment plus recette chez nous ? La France veut-elle se débarrasser de son stock ? Selon les dernières données de santé publique France, les injections avec le vaccin suèdo-britannique ne représente plus que 0,3% des doses injectées quotidiennement. À peine 2.000 personnes reçoivent aujourd’hui leur première dose avec de l’AstraZeneca.
La France dispose aujourd’hui d’environ 2,8 millions de doses, auxquelles il faudra rajouter les 4,4 millions attendues courant juin. Le tout, avec une date d’utilisation limitée à 6 mois. Le Quai d’Orsay explique au Huffpost qu’il ne s’agit en rien de s'en débarrasser mais que l’AstraZeneca est celui qui voyage le mieux... Malgré une balance bénéfice risque largement en faveur du vaccin, la réputation est entamée en Europe, donc autant en faire profiter les autres.
Covax avait livré au 14 juin plus de 85 millions de doses dans 131 pays et territoires, c'est bien moins que prévu. L’annonce du G7 est donc la bienvenue mais selon l’OMS il faut aller plus vite en fournissant plus de doses. En outre, l'engagement du G7 n'est pas suffisant. Il faudrait un milliard de doses en septembre et un milliard de doses à la fin de l’année pour les pays à plus faible revenus. En tout selon l’OMS, ce n’est pas 1 mais 11 milliards de doses qu’il faudrait pour mettre fin à la pandémie… Il va falloir monter des vaccinodrome de générosité !