Coronavirus : l'IHU du Pr Raoult campe sur l'hydroxychloroquine

Le Professeur Raoult a jugé de "foireuse" l’étude selon laquelle la chloroquine ou ses dérivés seraient inefficaces voire néfastes contre la Covid-19. L'IHU Méditerranée Infection de Marseille "continuera à traiter (ses) patients avec les traitements les plus adaptés".

Le professeur Didier Raoult, le 26 février 2020

Crédit : GERARD JULIEN / AFP

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L'IHU Méditerranée Infection de Marseille, dirigé par le controversé Professeur Raoult a déclaré qu'il "continuera à traiter (ses) patients avec les traitements les plus adaptés". Cette annonce intervient après l'abrogation des dispositions autorisant les hôpitaux à prescrire de l'hydroxychloroquine contre la Covid-19.

"Nous continuerons à traiter nos patients avec les traitements que nous estimons les plus adaptés en l'état actuel de la science et des connaissances", a précisé l'Institut hospitalo-universitaire marseillais, qui a déjà soigné près de 4.000 personnes atteintes par le coronavirus. La plupart des malades se sont vu prescrire une association d'hydroxychloroquine et d'azithromycine, qui est un antibiotique.

Le centre de traitement et de recherche marseillais, de renommée mondiale, réagissait ainsi au décret publié mercredi, qui abroge les dispositions dérogatoires autorisant les hôpitaux à traiter des patients malades de la Covid-19 avec de l'hydroxychloroquine, un dérivé de la chloroquine, habituellement utilisé contre les lupus et les polyarthrites rhumatoïdes.

Si l'article 19 du décret du 11 mai fixant ces dispositions dérogatoires est désormais abrogé, la liberté de prescription des médecins n'est pas pour autant supprimée et un praticien hospitalier peut toujours prescrire et administrer un médicament hors autorisation de mise sur le marché (AMM).

Une mesure "qui ne change pas grand chose" selon le Professeur Raoult

Traiter un patient à l'hydroxychloroquine n'est donc pas officiellement interdit : "Ce serait revenir sur la liberté de prescription des médecins, qui est toujours individuelle", a réagi le Professeur Raoult mercredi sur Sud Radio. "En fait ça veut dire qu'on n'a pas le droit de le recommander, mais je ne l'ai jamais recommandé, j'ai dit ce que je faisais", poursuit Didier Raoult dans cet entretien : "À mon avis, (cette mesure) ne change pas grand chose, d'autant plus que des cas de Covid-19, il n'y en a plus beaucoup".

Cette décision de l'IHU Méditerranée Infection est cohérente dans le sens ou celui-ci avait commencé bien avant ce décret du 11 mai à prescrire cette combinaison d'hydroxychloroquine et d'azithromycine pour des malades de la Covid-19. "Je ne sais pas si ailleurs l'hydroxychloroquine tue, mais ici elle a sauvé beaucoup de gens", avait assuré lundi M. Raoult, en qualifiant de "foireuse" l'étude de The Lancet, préstigieuse revue médicale, selon laquelle le recours à la chloroquine ou à ses dérivés contre la Covid-19 serait inefficace voire néfaste.

Saisi par le ministre de la Santé Olivier Véran, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) avait recommandé mardi de "ne pas utiliser l'hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19", hors essais cliniques, que ce soit seule ou associée à un antibiotique.

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