Remède miracle pour certains, molécule pouvant occasionner de graves effets secondaires pour d'autres... Le traitement à base de chloroquine, préconisé par le professeur Didier Raoult pour soigner les malades du Covid-19 est sur toutes les lèvres depuis que l'épidémie de coronavirus s'est propagée au monde entier.
Pour mettre fin au débat, le CHU d'Angers, associé à une trentaine d'autres hôpitaux du pays, a lancé le 1er avril une étude clinique baptisée Hyvocovid. Elle est menée sur 1.300 patients volontaires de plus de 75 ans qui n'ont pas besoin d'une aide respiratoire. L'objectif est de tester en double et en aveugle les effets de la chloroquine avec un placebo adéquat pour faire un comparatif.
Concrètement, cette étude permettra de savoir, d'ici plusieurs semaines, si le produit améliore le pronostic des patients risquant des complications, comme l'assure le professeur marseillais, qui a démontré ses résultats au travers d'une étude critiquée par ses pairs.
Cet essai clinique est loin d'être le seul actuellement mené. A l'échelle européenne, l'essai Discovery lancé le 22 mars dans sept pays vise à tester quatre traitements potentiels : l'antiviral remdesivir, l'association lopinavir/ritonavir, ces anti-rétroviraux combinés avec l'interferon beta et donc l'hydroxychloroquine, dérivé de l'antipaludéen chloroquine, tandis que d'autres patients recevront un placebo.
Un premier point d'étape a été diffusé mercredi 8 avril via YouTube. L'infectiologue Florence Ader, qui pilote cet essai coordonné par l'Inserm, a affirmé que "pour les premiers résultats et des premières tendances, rien ne sera disponible avant au moins la fin du mois". Seize jours après son lancement, entre 530 à 540 patients sont déjà entrés dans l'essai, dans 25 centres hospitaliers en France. Florence Ader n'a pas précisé si des patients européens avaient commencé à l'intégrer.
Au total, l'essai doit être mené sur 3.200 patients hospitalisés et gravements atteints en Europe, dont au moins 800 en France. Un comité indépendant et international sera chargé d'analyser et de compiler ensuite les données brutes récoltées.
"On considère que pour évaluer les thérapeutiques, le meilleur moment pour savoir s'ils ont eu le bénéfice du traitement, c'est J15" pour chaque patient. Donc "pour l'analyse globale des 100, 200, 300 premiers patients et des 300 premiers résultats, il va falloir attendre que chaque patient ait franchi ce cap du 15e jour", a expliqué Florence Ader, qui s'exprimait depuis l'hôpital de la Croix-Rousse des Hospices Civils de Lyon (HCL) où elle pilote l'essai.
Autre essai clinique sur les mêmes traitements testés par Discovery, mais cette fois-ci à l'échelle mondiale : Solidarity. Il s'agit d'une grande étude coordonnée par l'OMS. Elle porte sur les mêmes traitements, avec la participation de nombreux pays, de l'Argentine à la Thaïlande.
Le principe est simple : tous les médecins des pays participants, qui doivent prendre en charge une personne hospitalisée en lien avec le Covid-19, pourront lui proposer de collaborer à cet essai, en lui faisant signer un formulaire de consentement qui sera directement acheminé à l’OMS. L’analyse de l’efficacité et de la sécurité du traitement sera là aussi évaluée 15 jours après l’inclusion de chaque patient. Les résultats de cet essai seront connus entre fin avril et début mai, un peu plus tard que ceux de Discovery, l'étude mondiale ayant commencé après.
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