Les autotests sont plébiscités en Allemagne et en Autriche. Vendredi 12 mars, la Haute autorité de Santé va réunir un premier groupe de travail pour émettre un avis à la fin du mois concernant l'utilisation des autotests en France.
Selon Martin Blachier, épidémiologiste, la France est en retard sur les autotests car "c'est un sujet sur lequel les autorités de Santé étaient plutôt réticentes jusqu'à aujourd'hui, en pensant que si les tests étaient faits par les gens eux-mêmes, on n'allait pas avoir de bonnes performances (...) et qu'on allait avoir un problème potentiellement de gens qui n'allaient pas s'isoler parce que l'information comme quoi ils seraient positifs remonterait pas dans les systèmes, comme c'est actuellement le cas".
"Il y avait une méfiance sur l'efficacité de ce dispositif et la réalité de l'isolement qui se ferait après un test positif". Au contraire, la plupart des études montrent que le fait d'avoir recours aux autotests est bien plus efficace que ce qui est fait aujourd'hui en France. Aujourd'hui, la majeure partie des contaminations se fait par des gens qui sont en attente d'un résultat de leur test.
Selon une étude de Santé publique France, entre les premiers symptômes et le moment où les gens vont se faire tester en laboratoire, c'est deux jours. Ensuite, il faut 24 à 48 heures pour avoir les résultats. "Or, le maximum de contagiosité, avec la charge virale la plus haute, c'est justement pendant cette période", indique Martin Blachier avant d'ajouter "qu'aujourd'hui, on dépense énormément d'argent pour faire des tests PCR, et les gens ont les résultats après la période de contagiosité et s'isolent donc beaucoup trop tard". Les autotests "permettent de faire beaucoup plus de tests (...) les gens se diagnostiqueront eux-mêmes au bon moment et ils s'isoleront au bon moment."