Changement d'heure : voici comment lutter contre la dépression saisonnière
Nous sommes passés depuis ce week-end à l’heure d’hiver. Il va donc faire nuit de plus en plus tôt. Et si on rajoute à cela une météo morose, c’est le cocktail parfait pour souffrir de dépression saisonnière.
Pour savoir si vous faites partie de ces personnes qui font des dépressions saisonnière, il faut remplir certains critères. Cette dépression doit survenir à une période particulière de l’année, à l’automne ou à l’hiver, par exemple.
Il faut avoir déjà fait deux épisodes sans lien évident avec un événement qui aurait pu vous rendre dépressif, comme une rupture amoureuse, un licenciement, une situation familiale difficile, etc.
La dépression saisonnière s’améliore aussi à un moment particulier de l’année, avec l’arrivée des beaux jours au printemps, par exemple.
Dans ce cas, en plus d’une humeur un peu triste, vous allez avoir une tendance à l’hyperphagie, c’est-à-dire manger plus, avec une appétence pour le sucre, à avoir du mal à vous réveiller le matin, à prendre du poids et vous sentir plus fatigué qu’à l’accoutumée.
Une conséquence du manque de luminosité
La dépression saisonnière est la conséquence de modifications hormonales induites par la baisse de luminosité. Elle se manifeste par une hausse anormale de la fabrication de l’hormone du sommeil en journée, qu’on appelle la mélatonine. L’horloge biologique interne qui régule la veille et notre sommeil est alors déréglée.
Elle se matérialise aussi par une baisse de la production de l’hormone du bien-être : la sérotonine. Ce messager chimique, qu’on appelle neurotransmetteur permet, entre autres, la régulation de l’humeur, du sommeil, des comportements alimentaires, de l’émotivité est ainsi perturbée.
Dans la mesure où le manque de lumière favorise la dépression saisonnière, le traitement va impliquer une plus grande exposition à la lumière, à travers ce qu’on appelle de la luminothérapie.
La luminothérapie, à faire chez soi tous les matins
Alors, avant cela, exposez vous en journée à la lumière du jour pour synchroniser cette horloge biologique et bloquer la production de mélatonine qui nous fait dormir. En cas de dépression saisonnière, la luminothérapie a fait preuve de son efficacité.
Le principe est simple : s’exposer tous les matins pendant 30 minutes à une lumière de 10.000 lux. Au bout de quelques semaines, vous verrez votre humeur s’améliorer. Pour ceux qui ne veulent pas rester à côté de la lampe durant 30 min, cette luminothérapie existe aussi sous forme de petites lunettes.
Les lampes de luminothérapie sont disponibles facilement dans le commerce. Assurez-vous que celles que vous choisirez comportent le marquage CE et que ce soit un dispositif médical. Vous trouverez sur le site de l’agence du médicaments (ANSM) de nombreux modèles validés.
Les prix vont de quelques dizaines à plusieurs centaines d’euros. En termes de tolérance, aucun évènement particulier à signaler, si ce n’est qu’il vaut mieux en parler à votre médecin traitant dans un premier temps car la luminothérapie mal utilisée chez un patient bipolaire, qui s’ignore le plus souvent, peut au contraire aggraver ses symptômes.
Un traitement utile contre la dépression classique
La luminothérapie peut aussi être utilisée dans la dépression classique ? Les études montrent que si vous faites de la luminothérapie et que vous l'associez à un traitement antidépresseur, vous avez de bien meilleur résultat que si vous faites seulement le traitement à base d'antidépresseurs.
La lumière permet de resynchroniser les rythmes biologiques, améliorer la vigilance, mais participe aussi à la modification des voies d’action de la sérotonine. La sérotonine, qui fait en partie défaut dans la dépression.
