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Actifed, Dolirhume, Humex... Les alternatives sans risque pour traiter un rhume
Ces médicaments contiennent de la pseudoéphédrine, une substance susceptible, dans de rares cas, d’entrainer des problèmes neurologiques, de l’hypertension artérielle ou encore un infarctus du myocarde.
Des médicaments dans la plus grande pharmacie de Paris le 8 septembre 2020
Crédit : Martin BUREAU / AFP
Dolirhume, actifed, humex, tous ces médicaments vendus sans ordonnance en pharmacie pour soulager les symptômes de rhumes seraient tout simplement dangereux. À tel point que l’Agence de sécurité du médicament recommande aux Français, en concertation avec les professionnels de santé, de ne plus consommer ces médicaments.
Ttous ces médicaments contiennent de la pseudoéphédrine. Cette substance a un effet vasoconstricteur c’est-à-dire qu’elle resserre les vaisseaux sanguins.
Lorsque les vaisseaux sanguins de votre paroi nasale c’est-à-dire au niveau du nez, sont resserrés, vous avez moins de sécrétions et de mucus qui sont produits. Par conséquent, votre nez coule moins. Le problème, c’est que cette pseudoéphédrine agit sur d’autres vaisseaux du corps humain, comme ceux du cerveau ou du cœur.
Une substance à l'origine de troubles neurologiques ou cardiaques
Cette substance est suspectée d’être à l’origine de troubles neurologiques, comme le syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible ou de vasoconstriction cérébrale réversible. Nul besoin de vous expliquer à quoi correspondent ces maladies, rien qu’avec le nom, vous n’avez pas envie de les contracter. Au niveau du cœur, ces médicaments sont susceptibles d’entrainer de l’hypertension artérielle ou encore un infarctus du myocarde, en particulier chez le sujet jeune et sans aucun antécédent.
Ces risques d’effets indésirables sont certes graves mais rares. Mais ces risques sont potentialisés si dans le même temps on vous prescrit un autre vasoconstricteur sous forme de spray nasal et que vous associez les vasoconstricteurs de l’Actifed et le vasoconstricteur sous forme de goutte. Sauf que la plupart du temps, les patients ne disent pas qu’ils prennent déjà ces traitements en automédications et là que les accidents peuvent arriver.
D’une façon générale, il faut donc les éviter. La balance bénéfice risque est extrêmement défavorable. Le bénéfice de ces médicaments c’est d’avoir le nez qui coule moins et les risques c’est une atteinte cardiaque ou neurologique. Donc même si le risque est faible, le jour où ça vous arrive, je peux vous assurer que vous le regretter. Vous remarquez d’ailleurs qu’en règle générale aucun médecin ne vous prescrira jamais ou ne recommandera jamais ce genre de médicament.
Comment traiter un nez qui coule
Il est important de le traiter car ce nez qui coule, il coule devant avec les sécrétions mais aussi dans l’arrière-gorge, c'est ce qui fait que vous allez tousser. Il va aussi stagner dans les sinus et donner une sinusite ou encore remonté le long d’un canal jusqu’à l’oreille pour donner une otite notamment chez les enfants.
Ce que je recommande à tous les patients que je vois, c’est d’investir dans une petite seringue avec un embout en silicone, d’acheter du sérum physiologique et de se rincer plusieurs fois par le nez. C’est très efficace notamment chez les enfants.
Ou avec une poire de lavement aussi. En vrai, faites comme vous voulez ou comme vous avez l’habitude de faire. Cela peut être des pipettes de sérum physiologique, une poire de lavement, un spray comme le stérimar ou le prorhinel. Ou encore certains contenant de la marjolaine et de l’argent colloidal, reconnus pour leurs propriétés antibactériennes. Ou d’autres enrichis en propolis, huiles essentielles de Niaouli, de Pin sylvestre pour humidifier, nettoyer et décongestionner les fosses nasales.
Bref, vous l’aurez compris, il existe plein d’alternatives non dangereuses et efficaces pour soigner un nez qui coule en se passant de ces médicaments que je considère comme dangereux en tant que médecin. J’espère qu’on aura le courage un jour de les interdire.
