Aujourd'hui médecin généraliste retraité, Loïc Vesval a été confronté à bien des diagnostics. Véritable médecin de famille, c'est sur des générations que ce docteur a suivi de nombreux patients. Pourtant, en quarante ans de profession, certaines histoires marquent davantage…
Ce dernier se souvient parfaitement du jour où il a vu cet homme pour la première fois. "C'était en 89, le patient, à l'époque, avait 28 ans. C'était un sportif et je l'ai reçu par l'intermédiaire de sa femme, dont je connaissais toute la famille". Les années passent, jusqu'en 2017, où le patient revient pour une consultation de routine. "Il a 56 ans. Et parmi les antécédents que je découvre à cette occasion, c'est le cancer de la prostate qu'a fait son père. Donc je me dis qu'il est temps de se pencher sur cet aspect-là de sa santé", se souvient le docteur.
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l'homme. Lors de cette consultation, le docteur effectue sur le patient un toucher rectal, et un dosage des PSA, un marqueur du volume prostatique, qui, dans 30% des cas, peut être révélateur d'un cancer si une augmentation de ce taux apparaît.
À l'issue de la visite, et au vu des résultats, le docteur Vesval ne constate rien d'anormal chez le patient. Mais un suivi s'installe. L'année suivante, en 2018, le médecin prescrit de nouveau un dosage des PSA au patient : qui se montre une fois de plus pas inquiétant, bien qu'il y ait une faible augmentation des taux. Pourtant, à la fin de l'année, le docteur Vesval est interpellé. "Je refais un dosage, qui là, montre que ça a encore augmenté et de façon plus significative (…) Et six mois plus tard, il fait son examen. Et là, les doutes se confirment : le taux de PSA a carrément doublé."
L'IRM est normale, mais ce n'est pas parce que c'est normal qu'on va s'arrêter là
Docteur Vesval
Face à ces résultats, le médecin ne préfère prendre aucun risque et prescrit au patient une IRM, qui peut aussi montrer des éléments en faveur du cancer. "L'IRM est normale. Mais ce n'est pas parce que c'est normal qu'on va s'arrêter là." Sans attendre, le docteur demande également conseil à son collègue urologue, qui lui, est en faveur de la réalisation de biopsies.
"Les résultats confirment le diagnostic du cancer en montrant des lésions aussi bien à droite qu'à gauche de la prostate. Donc c'est une lésion relativement avancée, mais avec un élément rassurant qui est ce qu'on appelle le score de Gleason. Le score de Gleason est un marqueur de l'agressivité du cancer de la prostate." Chez ce patient, ce marqueur est modéré : signe d'un cancer de faible évolutivité.
Le cancer de la prostate est ce qu'on appelle ostéophile, c'est à dire qu'il aime bien les os
Docteur Vesval
"Les médecins généralistes ont une grande habitude du cancer de la prostate parce qu'ils en ont vu beaucoup, beaucoup, beaucoup. Et ils savent bien que dans la majorité des cas, pour peu que le diagnostic soit fait à temps et que la prise en charge soit bien faite, c'est un cancer qui guérit bien", se rassure le docteur Vesval.
Pour éviter que le cancer ne s'installe davantage, une opération est fixée. Pour autant, il faut s'assurer que la lésion cancéreuse soit parfaitement localisée, "parce que le cancer de la prostate est ce qu'on appelle ostéophile, c'est à dire qu'il aime bien les os", précise le médecin. Pour le vérifier, il est nécessaire de réaliser une scintigraphie afin d'observer si des métastases ne se sont pas fixées sur les os du patient : ce qui pourrait alors rendre le patient inopérable.
Les médecins sont confiants. Le tableau clinique du patient n'est pas inquiétant : le dépistage de son cancer est précoce. "On est sûr que le patient sera opérable, c'est l'avis de tout le monde (…) Ça ne fait un doute pour personne." À ce moment, personne n'imagine le pire et pourtant, le résultat de la scintigraphie va donner des sueurs froides au docteur Vesval, alors persuadé que tout était sous contrôle…
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