Bactérie mangeuse de chair : qu’est-ce que l’infection au streptocoque de groupe A ?

Le Japon fait face à une recrudescence d’infections à une bactérie appelée "mangeuse de chair". Plus de la moitié des départements de l’archipel ont été placés par les autorités sanitaires en alerte rouge.
 
En cause, une bactérie qu’on appelle le streptocoque du groupe A. Habituellement, ce streptocoque donne des infections plutôt bénignes comme des angines ou des infections de la peau, notamment chez l’enfant, qu’on appelle impétigo.
 
On parle d’infections très sévères avec un taux de mortalité très élevé. Ce streptocoque peut parfois déjouer notre système de défense immunitaire, passer dans le sang et se retrouver dans des organes où il n’a pas l’habitude d’être, comme les poumons, les os ou encore la peau. Parfois, cela va même plus loin et le streptocoque peut libérer des toxines partout dans l’organisme et donner ce qu’on appelle un syndrome de choc toxique qui est une forme de septicémie.

Des cas d’amputation

Le streptocoque peut s’attaquer à la peau et provoquer ce qu’on appelle dans le langage médical une fasciite nécrosante. Pour faire simple, c’est une infection de la peau grave qui progresse très rapidement en s’attaquant à la graisse mais aussi au muscle. Cette infection est tellement sévère qu’il est très souvent nécessaire d’amputer un membre pour éviter que la bactérie ne se propage davantage.

Le streptocoque se transmet par les goutelettes de salive et les postillons. En clair, de la même manière que vous pouvez attraper une grippe, une rhinopharyngite ou une angine, d’où l’épidémie présente actuellement. Le Japon avait connu l’année dernière 941 cas et en est déjà à un peu moins de 500 en 3 mois seulement.

On ne sait pas pourquoi exactement mais une des hypothèses est que le Japon a levé ses restrictions de gestes barrières très tardivement et de nombreuses personnes, notamment des enfants, n’auraient pas été en contact avec les souches de streptocoques qui circulent habituellement. C’est la fameuse théorie de la dette immunitaire, mais qui, finalement, n’est qu’une forme de rattrapage des infections qu’on n’auraient pas eu jusqu’à présent.

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Y a-t-il un risque de voir cette bactérie débarquer en France ? Cette bactérie est déjà présente et un rapport de Santé publique France notait déjà l’année dernière une recrudescence de ce type d’infection. Mais heureusement, le nombre de cas reste rare.

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