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ÉDITO - "François Hollande, sors de ce corps", lance Etienne Gernelle à Raphaël Glucksmann

La tête de liste du Parti socialiste a lancé sa campagne européenne dimanche 24 mars avec un discours qui n'est pas sans rappeler celui de François Hollande en 2012.

Raphaël Glucksmann, le 4 avril 2019

Crédit : Bertrand GUAY / AFP

ÉDITO - Message à Raphaël Glucksmann : Hollande, sors de ce corps

00:02:37

ÉDITO - Message à Raphaël Glucksmann : Hollande, sors de ce corps

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Etienne Gernelle

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Raphaël Glucksmann a lancé dimanche 24 mars sa campagne des européennes et on aurait cru entendre François Hollande. En fermant les yeux, on aurait pu se croire au Bourget, en janvier 2012, lorsque le candidat François Hollande a prononcé ce discours qui est devenu célèbre, ce fameux "mon adversaire, c’est le monde de la finance".

Dimanche à Tournefeuille, en Occitanie, Raphaël Glucksmann a fait exactement le même coup. Il en a fait des tonnes sur la "cupidité" des actionnaires des grands groupes , les "puissances d’argent". Il a pointé tous les habituels boucs-émissaires en la matière, Total Énergies, les grandes banques en général et Goldman Sachs en particulier, il a même cité Lénine.
 
Glucksmann est de gauche, ça ne fait aucun doute, mais ce vocabulaire fait tout de même un peu fabriqué, comme Hollande en 2012. On avait un peu envie de lui crier "François Hollande, sors de ce corps". Quand on connaît un peu Glucksmann, on sait qu’il est beaucoup trop fin, trop intelligent pour penser de manière aussi caricaturale. Quand il parle de se confronter à AirBnB pour plafonner le prix des loyers, c’est quand même un peu court. Quand il dit vouloir "imposer la régulation bancaire" il oublie que les banques font aujourd’hui partie des entreprises les plus régulées. Quand il attaque Total Énergies sur le climat, il ne précise pas qu’il s’agit du premier investisseur français dans le renouvelable.

Un numéro d'acrobate

Raphaël Glucksmann a le même problème que François Hollande en 2012, qui devait rassembler la gauche du PS et contrer l’ascension de Jean-Luc Mélenchon. Il est en lutte avec LFI pour la suprématie à gauche. De ce point de vue, se marquer à gauche sur l’économie, ça n’est pas idiot, d’autant qu’il attaque vigoureusement LFI sur la Russie et sa vision de l’Europe. Il est d’ailleurs beaucoup plus convaincant sur ce volet, qu’il connaît très bien, que sur l’économie.

Alors pour l’instant, ce numéro d’acrobate lui réussit plutôt bien. Dans le dernier sondage Harris pour RTL, il est à 13% d’intentions de vote, cinq points devant les Insoumis. Notez que Hollande aussi, la petite touche léniniste lui avait plutôt réussi en 2012.

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