Des parents endeuillés s'attaquent à TikTok. Trois couples ont décidé de créer le collectif Algos Victimas pour assigner en justice le réseau social qu'ils tiennent en partie responsable du suicide de leurs enfants. La plateforme, particulièrement populaire aux yeux des plus jeunes, leur permet de visionner tous les jours des dizaines de vidéos au contenu parfois très dérangeant.
Bien souvent, pour les parents, TikTok est forcément bon enfant. Alors, après le suicide de Marie, 15 ans, victime de harcèlement, sa mère Stéphanie découvre avec horreur à quoi sa fille a été exposée. "J'ai pu voir sur son téléphone tous les contenus d'automutilation, de la propagande de moyens de se donner la mort. On lui envoyait des chansons qui prônaient le suicide, que c'était une libération", confie-t-elle. Encore sous le choc, Stéphanie regrette l'absence de modération. "Pour eux, il n'y a pas de restriction. Ce réseau se doit, par rapport à des adolescents, de rendre des comptes, d'alerter les parents".
L'avocate et fondatrice du collectif, Me Laure Boutron-Marmion, pointe du doigt cet algorithme défaillant. "Ils commercialisent un produit qui est défectueux. Donc, ce contenu, qui est très problématique, ils en sont aujourd'hui responsables. La logique commerciale a évidemment une limite, c'est la dégradation de l'état de santé de nos enfants", reproche l'avocate. Le collectif appelle les parents, dont les enfants ont été victimes de contenus nocifs de la part du réseau social, à se joindre à eux pour entamer les démarches.
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