C'est un régime très à la mode : le jeûne intermittent. Une nouvelle étude montre qu’il ne serait pas sans risques. Le plus connu, c’est le 16/8. On le nomme ainsi car il consiste à ne pas manger pendant 16 heures et à s’alimenter seulement sur une période de 8 heures. En clair, cela oblige à sauter le petit-déjeuner ou à ne pas dîner, ce qui déjà n’est pas évident à faire pour tout le monde. Ce type de régime a été popularisé pour maigrir plus facilement et même pour être en meilleure santé. Or, une nouvelle étude montre qu’il est lié à une augmentation du risque de décès cardiovasculaire.
Selon cette étude présentée à Chicago lors d’une session scientifique de l’American Heart Association, les personnes adeptes de ce type de jeûne intermittent, c’est-à-dire qui ne mangent que sur une période limitée de 8 heures, ont un risque 91% plus élevé de mourir d’une maladie cardiovasculaire. Les personnes les plus à risque sont celles qui ont une maladie cardiovasculaire, mais aussi celles qui sont touchées par un cancer. Pour arriver à cette conclusion, l’étude a suivi environ 20.000 personnes, âgées de 49 ans en moyenne, sur une période médiane de 8 ans.
Il faudra d’autres études pour comprendre les mécanismes biologiques pouvant expliquer cette association entre le fait de manger sur une période limitée de la journée et la survenue de problèmes cardiovasculaires. D’ailleurs, ces résultats sont assez surprenants car précédemment, des études avaient plutôt montré des effets bénéfiques à court terme du jeûne intermittent sur certains paramètres, comme la glycémie et le cholestérol.
Pour l’instant, la science ne le conseille pas à long terme puisqu’il est associé à des effets négatifs, comme à une augmentation du risque de décès cardiovasculaire. Et l’étude n’a pas montré que le jeûne intermittent réduit le risque global de décès, quelle qu’en soit la cause. L'étude montre que le jeûne intermittent n’est pas associé à une vie plus longue. Il ne semble pas présenter des effets favorables à long terme. Il pourrait même mettre notre santé en danger. Or, c’est un régime fréquemment pratiqué, notamment pour des raisons de santé. Selon un sondage Ipsos datant de mars 2022 et relayé par Le Parisien, 27% des Français pratiquent le jeûne. Les chercheurs invitent tout particulièrement les personnes atteintes d’une maladie cardiovasculaire ou d’un cancer à être prudentes avec ce type de régime.
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