Vous l’avez peut être remarqué, il n'est pas compliqué de trouver du Bordeaux à tout petit prix. Moins de 2 euros la bouteille : 1,66 euros seulement chez Carrefour la semaine dernière en prospectus, par exemple.
On parle donc bien ici de Bordeaux AOC vendu au prix de la piquette premier prix, vous savez les "vins de table de la communauté européenne" avec bouchon en plastique ou encore la sangria espagnole en cubi de 3 litres.
Cela sous-entend qu’il y a de l’arnaque dans l’air ? Pas du tout, juste, un problème d’ajustement entre l’offre, pléthorique, et la demande, en forte baisse. Il faut quand même savoir que la consommation de vin s’effondre en France : divisée par 3 par tête de pipe depuis les années 60.
On consomme globalement moins d’alcool tout simplement et le vin est le premier à en pâtir. Mais on continue à trop produire.
La France reste un très gros producteur mondial de vin, le deuxième derrière l’Italie : plus de 4 milliards de litres par an, cela représente 75 litres par adulte. Pour absorber cette production, il faudrait que chaque Français adulte boive un verre par jour.
Une partie de nos vins français sont exportés : une bouteille sur trois environ. Ce n’est pas assez pour tout absorber. Donc les stocks s’accumulent. Mais stocker coûte cher, c’est de l’argent qui dort. Et puis il faut bien faire de la place pour les nouvelles récoltes.
Alors, à un moment, il faut que ça dégage quel qu’en soit le prix. Voilà pourquoi nous consommateurs pouvons profiter d’un Bordeaux à moins de 2 euros. Et à ce prix là, cela ne doit pas être un château prestigieux. Bien sûr, non. Mais Bordeaux ce n’est pas que les grands noms qui font rêver, les Margaux, Pauillac, St Emilion, Sauternes, etc.
Plus de la moitié des vignes sont en zone Bordeaux "ordinaire" ou supérieur. C’est surtout pour eux que ça coince. En Gironde, l’État subventionne l’arrachage des vignes : 6.000 euros de prime pour chaque hectare arraché.
Et l’opération fonctionne plutôt bien. Plus de 1.000 vignerons ont déposé un dossier et les pelleteuses tournent à plein régime. D’ici à cet été c’est presque l’équivalent de la superficie de Paris qui aura disparu dans les vignes du Bordelais. Mais c’est sans doute un mal nécessaire pour maintenir la filière à flot.
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