AVC : une avancée prometteuse dans le traitement des cas sévères
Des médecins du CHU de Montpellier viennent de publier une étude dans le prestigieux "New England Journal of Medicine" à propos d’une avancée majeure sur l’AVC. Les explications de Jimmy Mohamed.
L’AVC veut dire accident vasculaire cérébral. Un AVC correspond à une artère du cerveau qui n’est plus vascularisée, soit parce qu’une artère saigne, soit parce qu’une artère est bouchée qui est le cas le plus fréquent.
Lorsqu’une artère du cerveau est bouchée par un caillot, il n’y a plus de vascularisation, plus de circulation. Les neurones souffrent et en l’absence de traitement, la partie du cerveau qui est touchée va souffrir pour finir par nécroser.
C’est pourquoi dans l’AVC chaque minute compte. On dit que le temps, c’est de l’argent, mais dans l’AVC, le temps c’est des neurones. Lorsque le cerveau est privé d’oxygène, c’est 2 millions de neurones de perdus chaque minute. C’est pourquoi il faut reconnaitre le plus rapidement possible un AVC et le traiter dans les 4h30 au maximum.
Le principe est simple : déboucher l’artère grâce à un médicament qui s’apparente un peu à du destop, mais aussi en allant chercher le caillot en passant par l’artère de la jambe pour remonter jusqu’à l’artère du cerveau obstruée.
Les patients avec un mauvais pronostic pourraient être sauvés
La bonne nouvelle, c’est que même les patients avec le plus mauvais pronostic pourraient être sauvés. Jusqu’à présent, les médecins sélectionnaient uniquement les patients pour lesquels l’IRM cérébrale montrait une partie limitée de destruction cérébrale pour tenter d’aller chercher ce caillot. L’hypothèse antérieure était que si le cerveau était trop endommagé, il était impossible d’aller perfuser à nouveau l’artère bouchée. En clair, on considérait que le tissu cérébral était mort pour toujours sans espoir d’amélioration.
Mais le cerveau qu’on croyait mort ne le serait pas. C’est la conclusion de ces neuroradiologues et neurologues montpelliérains qui ont donné leur chance à des patients qu’on considérait comme trop sévères ou irrécupérables habituellement. Ils ont donc tenté d’aller détruire ce caillot même quand cela ne semblait plus possible. À la surprise générale, ils ont observé une baisse de 20% du risque de décès permettant à 1 patient sur 5 de revenir à la maison après quelques mois de rééducation. C’est donc une avancée majeure et on doit ça à une équipe française.
Comment prévenir les AVC
80% des AVC pourraient être évités en contrôlant sa tension artérielle, en évitant ou traitant un diabète, en faisant attention au cholestérol, en arrêtant de fumer et en perdant du poids pour les patients obèses ou un surpoids, car le meilleur des traitements de l’AVC restera celui qui vous permettra de l’éviter.
