Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, 5 millions de Français consomment du cannabis dans l’année et 1,3 million sont des consommateurs réguliers puisqu’ils en prennent en moyenne 10 fois par mois. Tous les milieux et les âges sont concernés. Or, il y a encore beaucoup d’idées reçues qui circulent sur cette drogue.
On dit, par exemple, qu’il rend moins dépendant que le tabac ? Qu’en est-il exactement ? "Le cannabis a effectivement un pouvoir addictogène moins important que le tabac, confirme le Pr Nicolas Authier, psychiatre et addictologue au CHU de Clermont-Ferrand et coauteur du livre Le cannabis pour les nuls (ed. First). On estime qu’environ une personne sur six va développer une dépendance si elle a commencé à en consommer à l’adolescence."
Du point de vue de la dépendance, le cannabis est plus proche de l’alcool, il accroche moins que le tabac, la cocaïne ou l’héroïne. Mais il peut y avoir des vulnérabilités individuelles. Surtout, on fume pratiquement toujours le cannabis avec du tabac sous forme de joint, ce qui rend la dépendance plus forte. Et de cette façon, on augmente son risque de certains cancers, notamment ORL et du poumon, et aussi d’infarctus et d’accident vasculaire cérébral.
Certains consommateurs utilisent le cannabis comme un somnifère. Il peut provoquer une somnolence et faciliter l’endormissement, mais "lorsqu’il est consommé régulièrement, il perturbe les cycles du sommeil, précise le psychiatre. Il diminue le sommeil paradoxal. C’est le sommeil pendant lequel on rêve. Il a un rôle important dans la récupération psychique, émotionnelle. Le sommeil est alors moins récupérateur pour le cerveau." Le cannabis est, en réalité, un faux ami pour le sommeil et la santé mentale, en général.
On peut le consommer pour rechercher un effet relaxant. Et là encore, l’action du cannabis est complexe. S’il peut procurer une détente, diminuer l’anxiété, l’un des effets indésirables du cannabis, c’est de rendre anxieux. Il peut provoquer une crise d’angoisse, rendre parano, et même mener jusqu’au "bad trip" où l’on se sent très mal, très angoissé, comme face à un danger imminent.
Le "bad trip" peut survenir que l’on soit un consommateur occasionnel ou régulier. C’est assez imprévisible, même si un contexte insécurisant peut le favoriser. Cela dépend aussi de l’état psychique dans lequel on est en consommant.
Au niveau mental, le cannabis provoque également des troubles de l’attention et de la mémoire. Il ralentit le temps de réaction et peut donner l’impression trompeuse de s’acquitter facilement de ses tâches. Ayant un cerveau en plein développement, les jeunes sont plus vulnérables. Le cannabis peut nuire à leurs apprentissages et à leur scolarité.
En revanche, le cannabis ne rend pas schizophrène comme on peut l'entendre. "Mais il peut faire apparaître plus précocement une maladie psychotique comme la schizophrénie, souligne le psychiatre. Si on a déjà une vulnérabilité à développer ce trouble, l’usage de cannabis peut accélérer l’apparition de la maladie."
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