L'alcool et le cannabis sont des substances que l’on peut croire bénéfiques pour dormir, mais, en réalité, elles perturbent nos nuits. Commençons par l’alcool. Il est souvent utilisé pour se détendre en fin de journée. Et c’est vrai, il facilite un peu l’endormissement car il a un effet sédatif. Le problème, c’est que c’est un leurre, car après, il désorganise les cycles du sommeil. Il provoque des réveils fréquents en seconde partie de nuit.
Le sommeil est alors beaucoup plus fragmenté. Au final, on a un sommeil plus léger, moins réparateur et souvent une sensation de fatigue au matin et une lourdeur cérébrale. À long terme, il peut entraîner des troubles de sommeil chroniques. Et en relâchant les muscles des voies respiratoires, il peut aussi favoriser ou aggraver les ronflements et l’apnée du sommeil, qui empêche de bien respirer la nuit.
Quant au cannabis, beaucoup de personnes en consomment pour décrocher après une journée stressante, en pensant que cela peut les aider à mieux dormir. Ainsi, elles traitent elles-mêmes leur insomnie ou leur anxiété qui les empêche de trouver le sommeil rapidement. En réalité, le cannabis n’est pas non plus un bon "somnifère". Il peut effectivement faciliter l’endormissement s’il est consommé de façon occasionnelle. Mais il devient vite un faux ami.
"Cet effet ne marche que sur du très court terme, souligne le Dr Loris-Alexandre Mazelin, psychiatre et somnologue. En plus, cela se fait au détriment de la qualité du sommeil. En effet, le cannabis modifie sa structure. Il réduit le sommeil paradoxal, le sommeil des rêves, et c’est embêtant car cette phase est essentielle pour la régulation des émotions".
Si on consomme régulièrement du cannabis, cela peut générer de l’irritabilité, une vulnérabilité plus grande au stress et à l’anxiété, ainsi qu’un sommeil peu réparateur. C’est pour cela que les consommateurs réguliers de cannabis ont souvent des difficultés à se réveiller et sont plus fatigués. Plusieurs études ont montré que les consommateurs quotidiens signalent plus de troubles du sommeil. Selon un essai qui a été mené à Bordeaux auprès de plus de 14.000 étudiants, le risque de souffrir d’insomnie est deux fois plus élevé chez les consommateurs quotidiens de cannabis par rapport aux consommateurs occasionnels ou rares.
En plus, lorsqu’on arrête le cannabis après en avoir pris régulièrement, il y a un effet de sevrage. On observe un effet rebond, avec des rêves bizarres, encore plus d’insomnies. Donc, c’est compliqué de s’en sortir, alors qu’on pense, à tort, que c’est une drogue douce.
Et si on prend du CBD, la substance légale issue du cannabis, qui est autorisée en France, cela peut-il aider à s’endormir plus vite ?
Aux doses que l’on retrouve dans les compléments alimentaires, le somnologue estime que le CBD ne fonctionne pas plus qu’un placebo. Contrairement au cannabis, il ne semble pas perturber les cycles naturels du sommeil. Mais son efficacité n’ayant pas été démontrée, le médecin conseille plutôt de prendre de la passiflore, une plante qui peut favoriser l’endormissement grâce à ses effets calmants. Son efficacité est certes modérée, mais réelle, sans dépendance, ni effet "gueule de bois" au réveil.
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